Clap de fin pour la série de pleine propriété des neuf megamax de 23 112 EVP au GNL que CMA CGM avait commandés en 2017 aux deux chantiers Hudong-Zhonghua (cinq unités) et à Jiangnan Shipyard (quatre), tous deux filiales du groupe chinois de construction navale CSSC.
Le CMA CGM Sorbonne est sorti des cales de Hudong, où s’est tenue une cérémonie en présence de Ludovic Renou, président de CMA CGM Chine, et de la marraine du navire, Jiang Dandan, philosophe et artiste qui enseigne à l’Université Jiaotong à Shanghai et…à la Sorbonne à Paris.
Joyau universitaireLe porte-conteneur, long de 400 m et large de 61, porte le nom, comme l’ensemble de la famille (Champs Elysées, Palais Royal, Louvre, Rivoli, Montmartre, Concorde, Trocadéro), d’un site parisien au rayonnement international. En l’occurrence, il honore « une institution mondialement connue et reconnue, symbole de connaissance et de l’excellence de la formation et de la recherche académique françaises », indique le groupe français. Seule la tête de série déroge à la règle pour rendre hommage au père de l’actuel PDG et fondateur du groupe, Jacques Saadé.
Immatriculés au Registre International Français (RIF), estampillés sur leur coque verte et bleue du sceau « LNG powered » – pour matérialiser l’engagement environnemental de la compagnie –, ils seront avitaillés en GNL à Rotterdam par le souteur Gas Agility (capacité de 18 600 m3 de GNL), que Total marine fuels global solutions (TMFGS) a affrété à la compagnie japonaise Mitsui O.S.K. Lines (MOL).
Promoteur plus qu’actif du GNL, le transporteur entend contribuer à faire émerger une filière française du GNL en participant à la mise en place d’infrastructures de soutage au GNL, « comme à Marseille où le groupe avitaillera en GNL ses futurs navires à compter de décembre 2021 ».
44 navires au GNL
Fin avril, avec la nouvelle commande de 22 porte-conteneurs répartis en trois séries, le groupe français de transport et logistique a porté à 44 le nombre de navires au GNL qui composeront sa flotte dans quelques années (avec Containerships, sa filiale intra-européenne). Certains sont en propriété et d’autres font l’objet de contrats d’affrètement.
« À l'heure actuelle, le GNL est la meilleure solution disponible pour réduire l’empreinte carbone du transport maritime. Ce carburant permet d’abaisser de 99 % les émissions de dioxyde de soufre, de 91 % les émissions de particules fines et de 92 % les émissions de dioxyde d’azote, bien au-delà des normes réglementaires actuelles, répète la compagnie. Le GNL apporte également une première réponse à la lutte contre le réchauffement climatique. Cette technologie est une des premières étapes pour converger vers l’objectif de neutralité carbone que CMA CGM s’est fixé d’ici 2050. »
L’OMI a en effet assigné cet horizon à l’ensemble du secteur maritime. Le GNL ne répond pas pour l’instant à la problématique des émissions à gaz à effet de serre. Il ne traite qu’à hauteur de 20 à 25 % les émissions de CO2.
Apports de capacités
« La mise en service de la flotte entre septembre 2020 et juillet 2021 apporte une réponse concrète dans un contexte de fortes tensions sur les chaînes logistiques liées à la pandémie. Ce sont plus de 200 000 EVP de capacité qui ont ainsi été mis à disposition de nos clients sur la ligne FAL 1 [rotation de 84 jours entre Asie et Europe*]. Le groupe a ainsi ajouté 11,5 % de capacité depuis l’été 2020, une réponse inégalée sur le marché », assure CMA CGM.
Du fait de ses nouvelles capacités (plus de 223 000 EVP), CMA CGM a retrouvé cette année sa place dans le trio de tête (cf. Conteneur : nouveaux rapports de force dans le Top 5) au détriment de Cosco, son partenaire dans Ocean Alliance.
A.D.