Pas un mois ne se passe au Japon sans de nouvelles annonces autour de la technologie de capture et stockage de CO2 (CSC) et/ou du transport de CO2 liquéfié (LCO2). Cette activité n’est pas nouvelle mais portée par la technologie de capture de CO2, elle sort de l’angle mort où le transport pour le compte d’industriels l’avait cantonné.
Fort de son expérience dans le développement de certains des premiers navires de gaz liquéfié il y a plus de 50 ans, Mitsubishi Shipbuilding semble vouloir prendre l’ascendant dans ce domaine en étant de la partie de la plupart des nouveaux projets avec les armateurs (nippons) qui s’intéressent à ce marché émergent. Pour le constructeur naval, le CSC nécessite le développement de navires spécifiquement conçus pour ces nouvelles initiatives et il entend préempter le terrain.
Il participe par ailleurs aux efforts de recherche en cours avec TotalÉnergies, MOL et NYK, tous axés sur le développement de transporteurs de CO2 liquéfié de grande taille. La filiale du groupe Mitsubishi Heavy Industries a également contribué au premier programme de démonstration de capture de CO2 à bord d'un navire en exploitation de K-Line en construisant le système
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Un navire-test
Cette fois, l’annonce porte sur un contrat avec l’armateur japonais Sanyu Kisen pour construire un navire de démonstration de transport de CO2 liquéfié, a-t-il annoncé le 2 février.
Le projet s’inscrit dans le cadre des initiatives de l'Organisation pour le développement de la technologie industrielle et de l'énergie nouvelle (New Energy and Industrial Technology Development Organization, NEDO). L’agence nationale japonaise de recherche et de développement met les moyens pour développer la filière autour des technologies en lien avec le CO2, notamment dans les composantes du transport maritime et du stockage à grande échelle.
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Livraison en 2023
Mitsubishi Shipbuilding est chargé de la conception du navire jusqu'à sa construction, le système de confinement inclus, dont il a acquis l’expertise avec la construction de transporteurs de GPL et GNL notamment.
Le navire d'une capacité de 1 450 m³ a été confié à Shimonoseki shipyard, filiale de MHI, sur son site d’Enoura. La mise à l’eau, les essais de gaz et la livraison sont prévus cette année.
Propriété de Sanyu Kisen, il sera affrété à Engineering Advancement Association of Japan (ENAA), qui supervisera les essais en vue de recueillir des données opérationnelles sur le chargement selon les configurations, les conditions météorologiques et de navigation. Dans le cadre du projet, K Line, Nippon gas line et l’université d’Ochanomizu participeront en outre à la R&D sur le transport du LCO2.
Adeline Descamps