Le projet de plateforme carbone mené au port de Gand par Fluxys Belgium, ArcelorMittal et North Sea Port s’est vu accorder une subvention de 9,6 M€ par l’Union européenne. C’est ce qu’a annoncé le 12 décembre l’autorité portuaire qui regroupe les ports belge de Gand et néerlandais Terneuse et Flessingue. « L’idée est de créer une infrastructure ouvertement accessible sous le nom de Ghent Carbon Hub », précise la direction.
Il consiste en un réseau de gazoducs mis en place par le spécialiste belge du gaz naturel, Fluxys, pour acheminer le CO2 depuis la Wallonie, notamment depuis la ville de Mons. D’autre part, un terminal de liquéfaction de dioxyde de carbone sera implanté à Gand avec une capacité 6 Mt par an, soit 15 % des émissions actuelles de la Belgique. Le gaz ainsi liquéfié pourra ensuite être chargé sur navire en vue d’un stockage ultime en mer.
Décision d’investissement pas avant 2025
La subvention européenne a été allouée pour les études. La décision d’investissement n’est pas attendue avant 2025, pour une éventuelle mise en chantier en 2027 au plus tôt.
North Sea Port est vivement intéressé par la technologie de capture et stockage de CO2 (capture carbone storage) notamment parce que Gand accueille des activités fortement émettrices de carbone. Cela ne constitue cependant qu’une première étape, la seconde étant d’impliquer les secteurs industriels qui ont plus de difficulté à réduire leur empreinte carbone.
200 M€ d’investissement pour ArcelorMittal
ArcelorMittal, qui exploite de nombreuses installations sur le port belge, y a inauguré le 8 décembre une nouvelle usine dont le but est de capturer et d’utiliser le carbone présent dans le CO2. Steelanol, installation qui a nécessité 200 M€ d’investissements, doit recycler les gaz carbonés, en extraire le carbone pour synthétiser de l’éthanol. Les gaz sont issus de l’activité sidérurgique, qui reste très émettrice même si ArcelorMittal a inauguré l’an dernier à Gand un haut-fourneaux présenté comme le plus décarboné. Ces gaz peuvent aussi être issus de déchets verts.
L’éthanol ainsi produit pourra être utilisé dans un grand nombre d’applications dans l’industrie chimique, mais également comme carburant pour les transports. En vitesse de croisière, il est prévu que l’usine Steelanol produise 80 000 m³ d’éthanol.
Étienne Berrier
