L'aile de Michelin va embarquer sur le roulier Pélican

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La technologie vélique, que Michelin avait présentée lors du sommet Movin’On en juin dernier à Paris, va être testée en conditions réelles sur un roulier de la compagnie Maritime Nantaise, affrété à Brittany Ferries. Elle entre par ailleurs dans une seconde phase de test sur le monocoque du skipper Michel Desjoyaux.

« L’année 2022 sera consacrée aux tests d’usage sur différentes catégories de navires, à commencer par un roulier. Wisamo est en train de composer ses partenariats avec des armateurs pour tester et intégrer, avec des chargeurs et affréteurs grands comptes. Ce sont eux qui sont visés pour les premières commandes », confiait Benoît Baisle Dailliez, responsable du projet Wings sails Mobility chez Michelin au JMM dans un entretien réalisé en juin dernier.

Acté. La compagnie Maritime Nantaise (groupe Sogestran) et Wisamo, nom donné chez Michelin au projet vélique développé par le pôle innovation, ont signé un accord en vue d’équiper le Pélican, à partir du second semestre 2022, de l’aile gonflable réalisée dans la même étoffe que les fameux matériaux MHT. Ces tissus enduits souples, cœur du savoir-faire industriel du leader mondial du pneu, promettent une résistance à l’abrasion et sont cousus selon une technique spécifique. 

Le ro-ro de 154 m de long, affrété depuis 2016 par Brittany ferries entre Poole-Bilbao, va tester en condition réelle cette technologie qui se gonfle à l’air à basse pression (15 millibars), est pilotée de façon automatique et dont le mât télescopique haut de 17 m lui permet de se rétracter dans un « nest » capotable et orientable à 360 °. La structure gonflage pèse 100 kg et le nest, 40 kg. 

Si les tests sont concluants avec cette aile de 100 m2, d’autres essais seront effectués avec une plus grande surface. 

Michelin se lance dans la propulsion vélique

Première phase d’essais avec Michel Desjoyaux

Un prototype de 100 m2 a été éprouvé sur le Lac de Neuchâtel (Suisse) durant le second semestre de l’an dernier par le skipper Michel Desjoyeaux sur son monocoque. Les deux partenaires vont désormais entrer dans une seconde phase d’essais, en conditions maritimes différentes dans le Golfe de Gascogne, dès la fin du mois de février 2022.

La voile, qui pourra aussi bien être installée en équipement d'origine qu’en rétrofit, défend avant tout l’ultra simplicité (un mât, un nest et un tissu, une rotation, deux automatismes : gonfler/dégonfler) de son système plug-and-play. Par rapport aux rotors, la Wisamo oppose deux faits : son faible poids et l’absence de prise au vent.

Mode de propulsion en complément 

Michelin conçoit l’énergie du vent comme un mode de propulsion en complément d’autres énergies et estime que son concept garantit une réduction de carburant de 10 à 20 % : « cette seule économie paie l’aile », indiquait Benoît Baisle Dailliez.

Le géant mondial du pneu expédie chaque année 270 000 conteneurs et son transport maritime est responsable de 30 % du CO2 de sa chaîne logistique. C’est pour y remédier en partie qu’il a signé par ailleurs une lettre d’engagement avec l’armateur nantais Neoline afin d’embarquer une partie de son fret sur son futur roulier à voile.

Adeline Descamps

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