Construits tous deux en Norvège en 1978, conçus comme des navires de service pour l’exploitation pétrolière mais transformés ensuite en remorqueurs de sauvetage l’année même de leur mise à l’eau par la compagnie éponyme, les Abeille Languedoc et Abeille Flandre auront connu des destins similaires.
Suite au naufrage de l’Amoco Cadiz en mars 1978, la France se dote de remorqueurs de haute-mer, positionnant l’Abeille Languedoc à Cherbourg et l’Abeille Flandre à Brest. Ce dernier restera 25 ans à la pointe de la Bretagne, sécurisant le rail d’Ouessant et toute une partie de la Manche et du golfe de Gascogne.
Parmi ses différentes missions d’intervention de l’Abeille Flandre, certaines ont été plus notoires que d’autres. Le navire a ainsi participé à la tentative de sauvetage du pétrolier Erika avant qu’il ne coule au large des côtes sud de la Bretagne en décembre 1999. En 2005, l’Abeille Flandre, repositionné à Toulon, sera remplacé à Brest par son sistership.
Le navire de 63,5 m de long pour 14,4 m de large part à son tour en retraite, faisant de la place à l’Abeille Méditerranée, à son poste à Toulon depuis le 17 juin dernier.
Déconstruction faute d’un projet valorisant
La société brestoise Navaleo, où le navire est arrivé début août, a été retenu par le groupe Econocom, propriétaire des navires, pour assurer sa déconstruction. « La déconstruction s’est révélée être la seule issue raisonnable en l’absence de projet mémoriel viable valorisant les savoir-faire et l’audace de ces marins de l’extrême. Cela faisait partie des options mais demeurait hors de portée de la société », explique Samira Draoua, présidente des Abeilles International.
Étienne Berrier