La piraterie maritime au plus bas en 2022

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Le nombre d’incidents de piraterie et de brigandage maritime a diminué de 13 % en 2022. La moitié des 115 attaques recensées par le BMI ont eu lieu en Asie, où la piraterie continue de croître en particulier dans le détroit de Singapour.

Le Bureau maritime international (BMI) de la Chambre de commerce internationale a publié le 12 janvier son rapport annuel sur la piraterie (en haute mer) et le brigandage maritime (dans des eaux territoriales). Alors que 132 attaques avaient été répertoriées en 2021, leur nombre n’a été « que » de 115 en 2022, presque toutes ayant eu lieu de nuit. Parmi ces incidents, le BMI dénombre 107 abordages et deux détournements. Dans les autres cas, les navires ont subi des coups de feu ou des tentatives d’assauts non abouties.

Le tiers des agressions a concerné le détroit de Singapour avec 38 arraisonnements, notamment de navires marchands de plus de 50 000 tpl. Six d’entre eux étaient d’une taille supérieure à 150 000 tpl. « Bien qu’il s’agisse de crimes opportunistes de bas niveau qui relèvent du brigandage maritime, les équipages continuent d'être en danger », indique le BMI. Au cours de ces événements, deux membres d’équipage ont été menacés et quatre ont été pris en otage pendant toute la durée de l’incident. Il a également été rapporté que dans au moins trois incidents, une arme à feu a été utilisée pour menacer l'équipage. 

Agression à quai ou au mouillage

Le BMI estime que tous les incidents ne sont pas déclarés, et que leur nombre réel est plus élevé dans le détroit de Singapour. Il note par ailleurs que les attaques continuent d’être peu nombreux dans les eaux indonésiennes, résultant selon les BMI des « efforts continus de la police maritime indonésienne ».

Au total, le sud-est asiatique concentre la moitié des signalements, avec 58 événements contre 24 en Amérique, 21 en Afrique et 10 pour le sous-continent indien. Malgré la baisse de 33 % des incidents au mouillage de Callao (Pérou), l’Amérique du Sud reste la deuxième zone la plus dangereuse au monde, avec des agressions visant des navires à quai dans les ports notamment au Pérou mais aussi au Brésil, au Guyana, au Venezuela, au Mexique et en Haïti.

Les faits, sur ce continent, ont lieu principalement sur des navires au mouillage, alors que ceux qui naviguent sont principalement visés en Asie du Sud-Est. Sur l’ensemble des 115 attaques perpétrées en 2022, les navires au mouillage (52) ou à quai (13) sont majoritaires.

Baisse continue des attaques dans le golfe de Guinée

La nombre d’actes de pirateries poursuit sa décrue dans le golfe de Guinée, qui était précédemment la région maritime la plus dangereuse au monde. Le BMI y a recensé 35 actes en 2021, mais seulement 19 en 2022.

Des incidents violents continuent cependant d’être enregistrés. « À la mi-novembre, un roulier est passé sous le contrôle de pirates à environ 28 milles au sud-ouest des îles de la Tortue, en Sierra Leone. Tout l’équipage a été pris en otage et les pirates ont tenté de diriger le navire dans des eaux peu profondes, ce qui a entraîné son échouement. L’équipage a réussi à se libérer et s’est réfugié dans la citadelle jusqu'à ce que les autorités sierra-léonaises montent à bord du navire ».

À la mi-décembre, un suezmax a également essuyé des tirs à 87 milles au nord-ouest de Bata, en Guinée équatoriale. 

Étienne Berrier

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