La fédération nationale des ports et docks CGT (FNPD CGT) va réitérer le mardi 18 octobre l’opération morte de quatre heures, observée par les dockers et les travailleurs portuaires le 29 septembre, et appelle l’ensemble des branches professionnelles représentées dans les ports français à se joindre au mouvement prévu ce mardi.
Cette nouvelle journée participe de l’appel à la mobilisation nationale lancée par la CGT en faveur des salaires et de la défense du droit de grève, en réaction à la décision du gouvernement de réquisitionner du personnel des raffineries.
De fait, des mots d’ordre de « grève générale » ont été lancés pour ce jour-là par quatre syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU) et le 18 octobre pourrait mobiliser, outre le secteur des transports (SNCF, RATP, dockers), ceux de l’énergie, de l’industrie agoalimentaire et de la fonction publique.
La fédération des officiers de la marine marchande et celle des syndicats maritimes CGT vont également se joindre au mouvement pour d’autres motifs, pointant le dumping social et l’absence d’investissement industriel, deux marqueurs et lignes rouges pour les navigants.
Déblocage partiel
La CFDT et la CFTC devraient s’en tenir éloignés, l'un et l'autre s'étant désolidarisée, ce week-end, des grèves chez TotalEnergies, considérées comme « préventives ». Alors que la grève a été levée successivement dans les deux seules raffineries du groupe Esso-ExxonMobil en France, à Fos-sur-Mer (140 000 barils par jour) le jeudi 13 octobre, et à Gravenchon en Normandie (240 000 barils par jour)), le lendemain, TotalEnergies est parvenu à la mi-journée de ce vendredi à un accord majoritaire sur les salaires avec deux de ses syndicats.
Sous pression du gouvernement, le groupe pétrolier avait entamé jeudi (en nocturne) la négociation collective avec les quatre syndicats représentatifs du groupe pétrolier (CFE-CGC, CFDT, CGT et CAT). La CFDT et la CFE-CGC (56 % de représentativité), se sont déclarées favorables à la dernière proposition de la direction à savoir une augmentation pour 2023 de 7 % dès novembre (dont 5 % garantie pour les non-cadres) et une prime pour le partage de la valeur, avec un plancher de 3 000 € et un plafond de 6 000 €. Les augmentations générales et garanties seront versées dès le mois de décembre et seront rétroactives au 1er novembre 2022.
Dans son communiqué, TotalEnergies précise que « dans le cadre de cette enveloppe, tous les ouvriers et techniciens bénéficieront d'une augmentation générale de 5 % avec un plancher de 2 000 € pour les plus bas salaires, et tous les cadres d'une garantie d'augmentation de 3,5 % et d'un plancher d'augmentation de 2 000 € ».
La CGT non-signataire poursuit le bras de fer
En revanche, la CGT non-signataire poursuit la lutte dans les cinq sites de TotalEnergies, notamment au dépôt des Flandres, le seul où des salariés ont été réquisitionnés pour assurer les expéditions de carburant tandis qu’un rassemblement à l'appel de la CGT et FO a réuni quelque 200 personnes devant la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique), a indiqué l'AFP.
La CGT réclame toujours une hausse de 10 %, correspondant à « l'inflation, plus le partage des richesses, puisque Total se porte bien et que les actionnaires ont été servis depuis longtemps », a rappelé vendredi Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, dans la matinale de France Info.
En tout cas, la centrale syndicale ne pourra pas compter sur le recours déposé contre la réquisition chez Esso-ExxonMobil, le tribunal administratif de Rouen l’a rejeté en la jugeant « nécessaire ».
Adeline Descamps