La modification de la structure de son capital intervient dans un contexte où le transporteur allemand cherche à réduire le coût de sa dette financière, qui s'élevait à 6,9 Md$ fin mars, dont près d'1 Md$ liés à l'application de la nouvelle règles comptable IFRS 16.
Le 18 juin, à l’issue de son assemblée générale, le transporteur allemand annonçait que ses deux principaux actionnaires, CSAV et Klaus Michael Kühne, allaient augmenter leur participation respective dans la société par rachat d’actions. Celle de CSAV est passée de 25,8 % à 27,3 %, tandis que celle de Kühne, de 25 % à 25,5 %. La modification de la structure du capital de la compagnie maritime allemand n'affecte pas la part des autres actionnaires importants de Hapag-Lloyd.
In fine, après opération, son capital se partage désormais entre CSAV Germany Container Holding GmbH à 27,3 %, Klaus Michael Kühne (y compris Kühne Holding AG et Kühne Maritime GmbH) à 25,5%, Qatar Investment Authority, via sa filiale Qartar Holding LLC à 14,5%, HGV Hamburgische Gesellschaft für Vermögens-und Beteiligungsmanagement à 13,9 % et le fonds d’investissement public de l'Arabie saoudite à 10,5%.
Réduction de la part flottante
Le rachat d’actions par les deux principaux actionnaires a néanmoins pour effet de réduire la part flottante de 10,6 % à seulement 8,6 %, et celle des actionnaires institutionnels à moins de 5 %. Le flottant désormais en deçà du seuil de 10 % imposé par la Deutsche Börse (qui opère au sein de la bourse de Francfort), le transporteur sera probablement retiré du SDAX, un indice boursier allemand composé de 70 PME.
« Nous regrettons naturellement la réduction du flottant », a déclaré Rolf Habben Jansen, le directeur général de Hapag-Lloyd AG, qui se félicite néanmoins que ses deux principaux investisseurs souligne ainsi « leur intérêt et leur engagement envers Hapag-Lloyd en tant qu'investissement stratégique ».
Facilité de crédit renouvelable de 100 M€
La compagnie maritime allemande a par ailleurs conclu une nouvelle facilité de crédit renouvelable de 100 M€, « disponible pour utilisation depuis le 14 juin 2019, pour différentes échéances allant jusqu'à 18 mois et pouvant faire l'objet d'une prolongation jusqu'à deux ans ». Les prêts accordés dans le cadre de la facilité sont également admissibles au règlement d'opérations de swaps sur défaillance selon les normes du marché.
Sur un plan financier, Hapag LLoyd a payé un lourd écot à la nouvelle norme comptable IFRS 16. Elle s'est traduite par une augmentation de 948 M€ de la dette financière de Hapag. La dette totale s'établissait à 6,948 Md€ à fin mars 2019, au moment de la publication de ses résultats financiers pour le premier trimestre. Le transporteur allemand a cependant clôturé les trois premiers mois de l'année avec un bénéfice d'exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) de 243 M$, en nette amélioration par rapport aux 62 M$ enregistrés au premier trimestre de l'exercice précédent, tandis que son équivalent, avant provisions et amortissements (Ebitda), a quasiment doublé (de 266 à 556 M$). Le résultat net du groupe est ainsi passé de - 42 à 109 M$. L'amélioration des résultats s'explique par une augmentation de 2,4 % des volumes transportés, à 2,93 MEVP ainsi que par une remontée des taux de fret moyens, de 4,8 % à 1 079 $/EVP.
Le transporteur allemand dispose d'une flotte de 235 porte-conteneurs d'une capacité totale de transport de 1,69 MEVP, soit 7,3 % de la capacité conteneurisée mondiale. Il fait partie des rares armateurs à ne pas avoir de navires en commande. Mais le Wall Street Journal a révélé qu'il pourrait passer des commandes pour des porte-conteneurs de très grande taille. La société emploie environ 12 800 employés dans 128 pays.
A.D.