Chute limitée des taux de fret pour les navires polyvalents

Article réservé aux abonnés

Les tarifs d’affrètement des navires polyvalents (MPV) n’échappent pas à la chute qui touche ses concurrents, les porte-conteneurs et les vraquiers. Si la baisse devrait s’ancrer encore pour quelques mois, ces navires dont la valeur ajoutée réside dans leur capacité à embarquer différents types de fret vont mieux résister à la crise selon les projections du rapport Multipurpose Shipping Forecaster de Drewry.

Il y a un an, les tarifs d'affrètement dans les trois catégories de navires pour le transport de vrac sec atteignaient des niveaux sans précédent, le pic enregistré un premier trimestre. Les taux des porte-conteneurs étaient alors 900 % plus élevés par rapport au niveau enregistré au deuxième trimestre 2020 – le point le plus bas du marché au cours des dernières années –, de 200 % supérieurs pour les vraquiers et de près de 150 % pour les navires polyvalents (MPV)

Entre janvier et fin novembre 2022, les tarifs d'affrètement des porte-conteneurs ont perdu près de 80 % de leur valeur et les vraquiers, 50 %. En revanche, la chute des MPV a été plus limitée, à « seulement » 10 %.

Trafics-relais

Selon Drewry, à l’origine du rapport, « le secteur des MPV a bénéficié, pendant une grande partie de l'année, des perturbations généralisées de la chaîne d'approvisionnement. Au fur et à mesure que ces problèmes se sont résorbés, le fret de projet [provenant des secteurs des énergies renouvelables, du pétrole et du gaz] ont soutenu la perte de la demande. » Les polyvalents ont en effet récupéré le fret qui ne trouvait pas d’espaces disponibles à bord des porte-conteneurs. Ils ont aussi été affrétés par les transitaires et/ou de grands acteurs de la distribution qui, pour sécuriser leurs approvisionnements, se sont mis à affréter leurs propres navires.

Pour la première fois depuis plusieurs années, la flotte mondiale de MPV a enregistré une croissance l'année dernière, les exploitants souhaitant profiter des niveaux élevés d'affrètement. Cependant, comme pour l’ensemble de la flotte mondiale, les normes de l'OMI sur les émissions et les réductions de carbone (EEXI et CII), en vigueur depuis début janvier, devraient pousser les plus vieux et les moins efficients vers les chantiers de démantèlement.

Une flotte en croissance de 1,2 % 

Drewry s'attend à ce que les taux de démolition augmentent jusqu'en 2023 pour revenir aux niveaux d'avant la pandémie. « La plupart des navires candidats à la démolition seront des navires plus petits, de moins de 10 000 tpl, et ne seront pas capables de transporter des charges lourdes. À l'inverse, la majorité des commandes de nouveaux navires concernent les grands navires capables de transporter des charges lourdes ». Ainsi, la croissance nette de la flotte devrait être de 1,2 % en 2023, avec des disparités selon leur capacité de levage.

« La croissance modeste de la flotte et la concurrence accrue pour les marchandises diverses et le fret de projet, dans un contexte d'affaiblissement de l'économie mondiale, feront baisser les taux d'affrètement jusqu'en 2023. Mais la baisse des taux sera moins marquée que pour les porte-conteneurs et les vraquiers », prévoit le consultant.

A.D.

Actualité

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15