Il y a un peu plus d’un an, en juillet 2021, CargoBeamer ouvrait à Calais son premier terminal français. Dans la foulée, la société allemande initiait une liaison avec Perpignan, à raison de quatre trains par semaine dans chaque sens, pour le transport de remorques non accompagnées. S’en est suivie une liaison entre Calais et Domodossola, dans le nord de l’Italie, qui compte aujourd’hui six trains par semaine dans chaque sens.
CargoBeamer s’est ensuite tourné vers les ports du sud de la France, opérant la liaison ferroviaire lancée par PrimeRail pour le compte de l’armement DFDS entre Sète et Cologne. Le nouveau train qu’il a testé le 29 septembre au départ du port de Marseille a été chargé au terminal roulier sud par Marseille Manutention, filiale de la CMA-CGM. La traction a été assurée par DB Cargo.
Des wagons spécialement conçus
« Le développement de ce type de desserte place Marseille en tant que hub roulier méditerranéen de premier plan », a souligné à cette occasion Hervé Martel, directeur général du Grand Port maritime de Marseille, qui espère que ce sera « le premier d’une longue série ». Au cours des cinq dernières années, assure-t-il, les pré- et post-acheminements ferroviaires ont doublé. Ainsi, sur un trafic de 1,5 MEVP enregistré en 2021, 200 000 EVP ont été acheminés par rail.
CargoBeamer considère le port phocéen comme « une zone d’échanges intéressante dans les chaînes d'approvisionnement internationales de fret non accompagné de semi-remorques sur rail ». Compte tenu de la croissance rapide des volumes des ports et de l'activité intermodale en France, Tim Krasowka, directeur général des opérations intermodales de CargoBeamer, se montre confiant pour les développements dans la région.
La particularité du système mis en oeuvre par CargoBeamer repose sur la possibilité, grâce à des wagons spécialement conçus pour cela, de placer sur rail des remorques routières, que celles-ci soient ou non grutables. Les terminaux de la société allemande sont en effet dotés d’installations permettant le transfert rapide des remorques sur wagon, à l’instar de la solution Modalohr développé par la spécialiste, française, Lohr. Le train testé le 29 septembre entre Marseille et Calais a eu recours à ces wagons spéciaux ainsi qu’à des wagons-poches, dans lesquels les remorques routières sont placées par une grue.
Etienne Berrier
