« Bourbon Horizon conjuguera notre expertise des environnements offshore difficiles, en s’appuyant sur des équipements modernes, des marins expérimentés et des solutions innovantes pour servir les projets pétroliers, gaziers et renouvelables en mer », avance Cliff Gaetz, le patron de la coentreprise de 200 personnes à laquelle le groupe français Bourbon et l’entreprise canadienne Horizon Maritime viennent de donner naissance.
Immatriculée en Norvège, la nouvelle compagnie pourra opérer sur tout type de projets et disposera, dans un premier temps, d’une flotte de sept navires de services à l’offshore : cinq PSV (Platform supply vessel), un AHTS (Anchor handling tug supply) équipé d’un robot sous-marin (WROV, Work remotly operated vehicule) et un MPSV (Multipurpose supply vessel) actuellement dédié aux opérations sous-marines du type de creusement de tranchées en particulier.
Peu connue en France, Horizon Maritime, très présente sur les réseaux sociaux avec ses « fleetfriday », est en revanche réputé pour son Horizon Arctic, avec son bollard pull de 307 t en mode boost et 193 t en mode diesel électrique, à même de servir les clients offshore les plus exigeants, notamment dans l'Atlantique Nord.
Horizon Arctic (photo ©Horizon Maritime)
Diversification de moyens
La nouvelle entreprise, qui dispose de bureaux à Fosnavåg (Norvège) et à St John’s (Terre-Neuve et Labrador, au Canada), devrait permettre de renforcer la présence des deux entreprises dans environnements offshore extrêmes, leur spécialité, tant en mer du Nord qu’au Canada, des mers réputées pour leur âpreté, « tout en diversifiant la flotte et en réalisant des économies d'échelle substantielles », précise Rodolphe Bouchet, le CEO de Bourbon Marine & Logistics.
L’offre vient à point d’un marché qui se réveille pour « participer activement au développement de projets d'énergies marines renouvelables », souligne encore Bjørn Remøy, le directeur Général de Bourbon Offshore en Norvège.
Les porteurs du projet souhaitent également étendre leur offre de services de shipmanagement à d'autres propriétaires de navires afin de consolider leur flotte.
Un marché sur la reprise
2022 aura été une année riche en événements pour l'industrie offshore. En raison des tensions géopolitiques entre la Russie et l'Ukraine, le prix du pétrole a franchi la barre des 100 $ le baril pour atteindre des sommets d'environ 130 $ le baril. Les majors pétrolières ont annoncé des bénéfices records, et le secteur des propriétaires de navires et d'appareils de forage a connu à la fois une augmentation de la valeur des actifs et un raffermissement des taux d'affrètement.
L’an dernier a été particulièrement marqué par deux grandes consolidations sur le marché : Tidewater a acheté Swire Pacific Offshore en mars pour 190 M$, ajoutant ainsi 50 navires de soutien offshore supplémentaires à sa flotte et devenant le plus grand propriétaire public d'OSV au monde et Adnoc L&S a acquis Zakher Marine International, étoffant sa flotte de 60 unités.
Tous les signaux sont au vert
Les valeurs de marché des PSV et des AHTS se sont raffermies sur toute la courbe d'âge et de taille, reflétant notamment l’augmentation des dépenses d’investissement des majors pétrolières ainsi que la demande en énergies renouvelables.
Quant au marché des plateformes de forage offshore, au Moyen-Orient, en particulier en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, les investissements dans leurs industries pétrolières et gazières ont été une priorité absolue. L'Arabie saoudite a ainsi annoncé une augmentation rapide de la production de pétrole dans la région, produisant 12 millions de barils par jour et visant 13 millions de barils par jour d'ici 2027. La compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi, Adnoc, a ainsi prévu de produire 5 millions de barils par jour d'ici 2025. Saudi Aramco s’est fixé un objectif de 90 jack-up opérant dans la région d'ici la fin de 2024.
La conjoncture a été difficile pour le secteur des navires offshore et des appareils de forage ces dernières années. « Mais l’année 2022 a vraiment illustré la rapidité avec laquelle les marchés peuvent évoluer lorsque les fondamentaux de l'offre et de la demande le permettent. En l'espace d'un an, le marché n'est plus que l'ombre de ce qu'il était en 2021. Nous sommes encore loin d'avoir retrouvé les jours de gloire de 2010 à 2014. Mais le secteur est sur la bonne voie pour inaugurer une nouvelle période », indique VesselsValue qui, en tant que société d’évaluation des navires, est une vigie.
Adeline Descamps