Avec le Yara Birkeland, le monde compte désormais deux porte-conteneurs autonomes

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Le Yara Birkeland a raté de peu le titre de premier porte-conteneurs entièrement autonome et entièrement électrique. Le chinois Zhi Fei, entré en service plus rapidement, ne lui a pas accordé cette politesse. Le coronavirus aura eu raison des dates en retardant le projet du fabricant d’engrais Yara. 

Après la récente mise en service du Zhi Fei, un feeder chinois de 300 EVP et de 127 m de long, qui a effectué le 22 avril son premier voyage commercial entre les ports de Qingdao et Dongjiakou, le Yara Birkeland, tant attendu après de nombreux reports, est lui aussi entré en scène en étant officiellement baptisé. Depuis quelques années, il s’était auto-attribué le titre de « premier porte-conteneurs autonome », « entièrement électrique » et « sans aucune émissions polluantes » mais les déconvenues durant la crise sanitaire ne lui ont pas permis d’honorer sa promesse. 

Ils sont désormais deux à être conçus pour fonctionner de manière entièrement autonome, sans équipage à bord. Ou du moins, à terme et dans l’absolu. Car l’autonomie attendra encore un peu. Les promoteurs des deux projets devenus réalité ont bien insisté sur ce point : ils vont opérer par étapes jusqu'à ce que le nouveau concept soit suffisamment mature.

Ainsi le feeder chinois, opéré par la compagnie Brillance navigation, est capable de fonctionner en trois modes : conduite avec membres d’équipage, télécommandé depuis la terre ferme ou complètement automatisé. Il sera non seulement exploité dans le cadre d’un service régulier de transport de marchandises mais est aussi pensé pour éprouver la navigation autonome en vue d’une application sur une gamme plus large de navires marchands. En cas de succès, Navigation Brilliance a l'intention de commander des navires autonomes d’une capacité de 500 à 800 EVP.

Courte distance et trajectoire fixe

Son homologue norvégien est un feeder long de 80 m de 120 EVP, destiné à transporter les produits du premier fabricant mondial d’engrais Yara depuis son usine de production, à Porsgrunn, au sud-est de la Norvège, vers le port de Brevik (à 11 km) et Larvik (48 km). Le navire doit permettre de faire l’économie du transport routier et de ses « 40 000 voyages de camions par an », défend le fabricant norvégien dont l'activité principale est la production d'engrais azotés.

Le Yara Birkeland, construit par le chantier naval norvégien Vard Brattvag (groupe Fincantieri) avec sa coque sous-traitée à Vard Braila (Romanie), a été livré fin 2020 mais le projet a ensuite été interrompu pendant plus d'un an en raison de la pandémie. Mis à l’eau en novembre 2021, il a ensuite entrepris sa campagne d’essais au large des côtes norvégiennes.

Mais pour lui aussi, l’autonomie sera graduelle et il faudra encore de longs mois de pratiques avant de pouvoir s’affranchir d’une équipage et de voir la passerelle disparaître. En revanche, la salle des machines a bien été remplacée par des murs de batteries totalisant une capacité de 6,8 MWh. Le feeder tout-électrique, dont les systèmes d’automatisation ont été confiés à Kongsberg Maritime, revendique une autonomie de 120 km à une vitesse de 15 nœuds. Et un 100 % made in Norvège, jusqu’au financement. Il a bénéficié de fonds publics à hauteur de 133,5 millions de couronnes norvégiennes (13,3 M€). 

A.D.

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