Quel sort Maersk va-t-il réserver à la concession qu’il détient dans le Maasvlakte 1 ? APMT MV-1, l’un des deux terminaux à conteneurs (14 portiques sur un quai de 1 490 m et une capacité annuelle estimée à 2,85 MEVP) que l’armement danois opère à Rotterdam, via sa filiale APM Terminals, arrive à expiration en 2025.
Une thèse a créé le doute ces dernières semaines, laissant entendre que l'opérateur portuaire pourrait être tenté de concentrer ses activités et ses volumes sur le terminal Maasvlakte-2 (1 000 m et une capacité annuelle estimée à 2,3 MEVP). Les deux installations n’ont ni les mêmes configurations techniques et ne sont absolument pas régis par les mêmes accords sociaux avec les syndicats, ne serait que parce qu'APMT MV-1 n’est pas automatisé (le seul à Rotterdam d’ailleurs) alors qu’APMT MV-2 fonctionne avec huit portiques télécommandés.
Un porte-parole d’APM Terminals (APMT) a encore brouillé les pistes, en confirmant qu'une vente était une option, tout en n’excluant pas non plus d’investir dans la modernisation de son premier terminal ouvert dans le port néerlandais. Une décision devrait être prise, quoi qu’il en soit, assez rapidement car si APM Terminals renonçait à son infrastructure sur Maasvlakte 1, il lui faudrait alors doubler sa capacité sur le terminal voisin et lancer la prochaine phase d'extension. Et cela ne se fera sans doute pas sans vague, puisque APMT MV-1 emploie actuellement 600 personnes.
ECT acheteur
Les deux terminaux en eaux profondes (sur les 5 que compte le premier port européen) restent tous deux des actifs stratégiques pour le leader mondial du transport conteneurisé, explique Alphaliner, faisant observer qu'ils ont été tous deux consolidés dans la nouvelle organisation du groupe au sein de la division « Océan » du groupe, qui régit les activités de ligne régulière, tandis que la majorité des installations portuaires relèvent du segment « Terminals & Towage ».
La rumeur aidant, les supputations sont allantes quant à l’identité de ceux qui pourraient trouver un intérêt à reprendre le terminal de Maersk, capable d’accueillir des 20 000 EVP. Inévitablement, les regards se tournent vers l’actuel voisin d’APMT à Maasvlakte 1, ECT, qui y opère ECT Delta, un terminal disposant d'un quai long de 3 625 m avec une capacité annuelle de 6,5 MEVP, lequel est subdivisé en trois unités (Delta Dedicated North-DDN ; Delta Dedicated East-DDE ; Delta Dedicated West-DDW), dans lesquelles MSC/Til, Evergreen et One (via NYK) détiennent des participations.
Pertinence économique
Selon certaines sources, reprises par Alphaliner, la filiale de Hutchison Ports pourrait être intéressée à acquérir le site et à l'intégrer dans son terminal. « Cela nécessiterait toutefois un investissement substantiel pour automatiser le terminal conformément aux quais de son actuel terminal et une croissance organique substantielle du portefeuille de clients d'ECT à Rotterdam », souligne Alphaliner. Autre bémol : Le transport maritime et ses activités connexes étant régis par un système de compétition/coopération – alliés « capitalistiquement » ici, concurrents ailleurs, suivant un subtil jeu d’alliances qui varient au gré des opportunités – la pertinence économique de l’investissement interroge beaucoup les analystes. Typiquement, MSC/Til détient une participation dans DDN (capacité annuelle de 2,2 MEVP), qui partage un quai avec APMT MV-1. Evergreen serait actionnaire de DDW, tandis que NYK serait liée à DDE.
Adeline Descamps
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