Quand un chêne plus que centenaire gêne un programme d’aménagement, on ne le coupe pas, on le déplace. Même aux États-Unis.
C’est ainsi qu’il y a quelque temps, la société américaine Bragg, plus accoutumée à acheminer des transformateurs, turbines et autres pièces industrielles lourdes, a été sollicitée pour déménager un chêne de 175 ans avec toutes ses racines enfouies dans un « pot de terre » géant.
Il ne s’agissait pas d’aller bien loin – moins d’un kilomètre – mais l’opération était délicate, car menée hors route, avec une descente de 8 % et un colis encombrant, fragile et lourd – la masse totale du convoi dépassait 400 t.
Il est vrai que Bragg avait mis les moyens, avec deux remorques modulaires Goldhofer de 8 lignes, montées en parallèle pour recevoir le support de 9 m x 9 m portant le précieux chêne. La largeur réelle du convoi dépassait, quant à elle, les 17 m avec une hauteur de plus de 19 m.
Pour la traction de l’ensemble, deux Payhauler 4x4 avaient été mis à contribution. Des camions déjà âgés et qu’il n’est pas courant de trouver dans cet emploi. Il s’agit en effet d’anciens dumpers, conçus et fabriqués par International Harvester dans les années 1980, qui présentent la particularité d’avoir leurs quatre roues motrices et surtout une répartition de leur poids égale, à pleine charge, sur les deux essieux. D’où la présence, pour le moins inhabituelle, de roues jumelées sur l’essieu directeur avant qui a la même capacité que le pont arrière (le châssis n’est pas articulé). Achetés d’occasion, ces dumpers ont été modifiés chez Bragg. Leur benne démontée a été remplacée par du lest et leur châssis renforcé pour pouvoir travailler en tracteur comme en pousseur, avec des chapes d’attelage avant et arrière. Puissants (900 ch) et dotés d’une forte motricité, ils sont parfaits pour tirer des charges lourdes sur des terrains non préparés. Du moins tant que leur gabarit ne pose pas de problème, car s’ils sont assez courts, leur largeur de 4 m n’est pas vraiment un avantage.
On peut aussi déplacer un arbre (plus petit) à avec des moyens plus conventionnels. Comme ici, toujours aux États-Unis, un arbre planté dans la terre chargée dans un dumper articulé. En l’occurrence un Bell B30E. Sauf que…
… surprise ! L’arbre en question n’a jamais quitté le sol, ni bougé d’un millimètre. Il s’agit en effet d’un simple effet d’optique.
