L’affaire n’est pas récente, puisqu’elle remonte à 2013, mais qu’importe. Elle est suffisamment spectaculaire pour qu’on y revienne, en quelques photos.
Réalisé par Mammoet, ce transport d’un réacteur destiné à une usine chimique en Arabie Saoudite, est le plus lourd colis qu’ait jamais déplacé l’entreprise sur une aussi longue distance : 1 048 t sur 1 080 km. Ajoutez à cela le gabarit de la pièce, assez monumental, la chaleur ambiante, le sable, le relief accidenté d'un parcours parfois sinueux (qui comportait par endroit des rampes à 8 %) et vous comprendrez qu’il s’agissait-là d’un véritable défi.
Parfaitement surmonté au demeurant par les équipes de Mammoet qui avaient engagé dans l'opération une remorque modulaire totalisant 32 lignes d’essieux (dont les suspensions hydrauliques furent constamment sollicitées pour maintenir l’assiette et une bonne répartition des charges), entraînée par une « meute » de 10 tracteurs-pousseurs Mercedes Actros. Des SLT, de trois générations différentes, principalement en 6x6, qui ont assuré, en toutes circonstances (et en toute sécurité) la mobilité d’un convoi qui totalisait tout de même la bagatelle de 1 440 t.
Notez qu’à la différence de ce qui se pratique généralement, les Mercedes étaient attelés en deux files, travaillant côte à côte, ce qui n'est probablement pas la combinaison la plus facile à gérer en matière d'harmonisation des conduites et de contrôle des efforts. Avec tantôt 2 files de 3 tracteurs et 2 files de 2 pousseurs (dans les montées) ou 2 files de 2 tracteurs et 2 files de 3 pousseurs, ces derniers étant alors essentiellement chargés de « retenir » le convoi dans les descentes. En croisière et en palier, 8 tracteurs pouvaient toutefois suffire.
Pour corser le tout, les derniers 500 km devaient être parcourus en plein désert, sans aucune infrastructure, imposant la mise en œuvre d’une logistique sans faille pour ravitailler hommes et machines et faire face à d’éventuels imprévus mécaniques. Coup de chance, à peine le réacteur était-il livré et installé qu’une puissante tempête de sable s’est levée sur la région… Mais rien n’était fini pour autant, puisque les équipes devaient repartir aussi sec à Dammam, pour acheminer une deuxième pièce du même type !
