C’est l’endroit le plus froid, le plus sec et le plus venteux de la planète. L’Antarctique n’apparaît donc pas, a priori, comme véritablement menacé par les incendies. C’est pourtant là, qu’après un voyage de quelque 15 000 km, est arrivé un camion de pompier Scania, tout neuf.
Bien évidemment, ce n’est pas son environnement de neige et de glace qu’il lui conviendra de protéger des flammes, pas même les installations de la base scientifique norvégienne de la Terre de la Reine-Maud où il opère (encore qu’il serait en mesure de la faire si nécessaire). Non, sa véritable mission est d’assurer la maintenance de la longue piste de glace où se posent, à la belle saison, entre novembre et février, les gros porteurs qui ravitaillent la base norvégienne.
Eh oui ! Un camion de pompier, avec de l’eau, une pompe et un gros canon à eau ça sert ici à reconstituer la glace là où elle s’est détériorée. Or, les 3 000 m de piste nécessitent un entretien constant. Il faut effacer les irrégularités de surface et combler les trous et crevasses. Reste que ce Scania de l’extrême ne risque pas le surmenage : passé les quatre mois d’été, il est remisé, tous fluides vidangés, pour le long hiver austral, lorsque plus aucun avion ne peut se poser.
Pour être un peu plus précis à propos de ce camion, sachez qu’il s’agit d’un P550CB 4x4 carrossé par Rosenbauer, avec une citerne à eau de 5 600 l, une citerne à mousse de 400 l et une pompe pouvant débiter 5 500 l/mn à 10 bar. Il est chaussé en pneus neige à crampons et doté d’un pack polaire qui comprend un système de chauffage du diesel, de l'eau, de la mousse et du canon de toit. Le concessionnaire Scania le plus proche étant en Afrique du Sud, à 4 500 km, il est prudemment arrivé avec plusieurs années de réserve de pièces de rechange.