Après le lancement d'un projet de production d'hydrogène renouvelable, la ville de Strasbourg vient de clôturer son appel à projets lancé conjointement avec l’Eurométropole de Strasbourg et Voies navigables de France (VNF) pour le développement d’une logistique urbaine fluviale durable. "Au regard du potentiel qu’offre ce quai de chargement/déchargement, l’Eurométropole de Strasbourg et la Direction Territoriale de VNF Strasbourg souhaitent voir s’élargir son usage, jusqu’ici limité à une activité de chantier, à des pratiques de logistique urbaine", indiquent les trois partenaires. Depuis mai 2018, l’acheminement des marchandises au cœur de Strasbourg par voie d’eau est possible grâce à la mise en service d’une plateforme fluviale située quai des Pêcheurs et baptisée Fischerstaden.
Des vélo-cargos
L’objectif de cette procédure est la mise en service d’une navette quotidienne acheminant des marchandises depuis les alentours de Strasbourg (Port Autonome, communes voisines…) jusqu’au Fischerstaden. L’amarrage de péniches à ce quai permettra d’irriguer le centre-ville de Strasbourg et ses environs avec des vélo-cargos, qui disposeront d’horaires de livraisons qui iront au-delà des créneaux autorisés pour les véhicules motorisés. L’opérateur lauréat de l’appel à projets, qui sera désigné courant novembre, se verra attribuer l’usage exclusif du quai pour une durée de 7 ans. Une situation idéale compte tenu des nouvelles restrictions de circulation de plus en plus strictes imposées par la ville.
Déjà 30 % de livraisons électriques
ll y a un an, Strasbourg devenait la deuxième ville de France à engager des mesures pour limiter l’impact environnemental de la logistique urbaine dans le centre-ville. Le tonnage autorisé a été réduit de plus de la moitié, les horaires de livraison également avec l’instauration d’un "bonus écologique" et les véhicules les plus polluants (sans pastille Crit’Air et Crit’Air 5) ont été interdits de circuler. Les interdictions ont été étendues aux véhicules de Crit’Air 4 depuis le 1er septembre (ils ne représentaient plus que 2 % des véhicules).
Cette politique commence à porter ses fruits d’un point de vue environnemental. Selon la ville, sur le secteur de la Grande-Île, près de 30 % des véhicules de livraisons sont électriques ou au gaz naturel de ville (GNV), 41 % sont équipés de pastille Crit’Air 2. Strasbourg vise la suppression des moteurs Diesel à l’horizon 2025 avec la mise en place d’une Zone à faible émission (ZFE) en 2021. L’objectif consiste à se contenter de véhicules Crit’Air 0 et 1 en 2025. La ZFE a vocation à intégrer l’ensemble des communes de l’agglomération, avec un étalement jusqu’en 2030.