En droite ligne de l’alliance fer/fleuve signée le 25 janvier 2021 au niveau national entre SNCF Réseau et VNF, la convention de partenariat du 17 juin concrétise une première déclinaison territoriale en Grand Est. Ce rapprochement doit permettre d’identifier les moyens de promouvoir en commun le fret ferroviaire et fluvial et de développer leurs trafics et parts de marché respectifs dans le bassin du Rhin. D’autant qu’au plan environnemental, les deux partenaires font beaucoup mieux que la route. Ainsi, un train de fret rejette dix fois moins de CO2 tout en évitant la circulation de quarante camions. Un convoi fluvial n’est pas en reste puisqu’il consomme trois à quatre fois moins d’énergie que le transport routier et peut transporter l’équivalent du chargement de 200 camions.
Des avantages multiples
Mais ce n’est pas là un des moindres avantages permis par ce rapprochement. Le bassin du Rhin est en effet propice aux solutions multimodales. Premier fleuve commercial d’Europe en termes de fret fluvial (300 millions de tonnes paran), le Rhin est connecté aux grands ports de la mer du Nord. Parallèlement, la densité du réseau ferroviaire et des circulations de trains de fret fait du Grand Est la première région de fret ferroviaire en France. Le bassin du Rhin est en outre traversé par plusieurs corridors européens du réseau transeuropéen de transport (RTE-T).
Côté portuaire, les plateformes de connexion entre les réseaux ferroviaires et fluviaux sont nombreuses et performantes, en particulier les plateformes mutimodales du Port Autonome de Strasbourg et des Ports de Mulhouse-Rhin. Le Port de Colmar Neuf-Brisach est également une plateforme tri-modale (fluvial, fer, route).
Toutes ces installations seront donc autant d’atouts pour développer le report modal au profit des deux modes partenaires.
Etablir des complémentarités
Afin de répondre aux attentes des chargeurs et autres entreprises de transport de marchandises, SNCF Réseau et VNF vont donc mettre en œuvre des actions visant à amplifier le report de flux précité. Les premiers chantiers identifiés doivent notamment aboutir à la construction d’un outil cartographique interactif pour établir les complémentarités entre les deux modes ainsi qu’à la réalisation d’une étude de marché pour identifier le potentiel de transport combiné sur le territoire.
Il sera également étudié la mise en place d’un plan de continuité d’activité sur l’axe Rhin entre Strasbourg et Bâle (et inversement) pour envisager la solution du report du fer vers le fluvial ou du fluvial vers le fer, lorsque des contraintes de capacité (comme dans le cas d’une coupure de ligne ou d’un problème d’étiage) s’appliquent à l’un ou l’autre des deux modes.
