Duisport, le gestionnaire du plus grand port fluvial européen de Duisbourg, développe avec la compagnie de transport maritime chinoise Cosco ce qui doit devenir le plus gros terminal fluvial trimodal d’Europe. L’inauguration de cette infrastructure de 100 millions d’euros est prévue pour 2022. Duisbourg est déjà le port fluvial des superlatifs : plus grand port fluvial d’Europe, situé au confluent du Rhin et de la Ruhr, il relie la région industrielle du même nom aux ports de la mer du Nord : Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Emden et Hambourg vers le nord ; Bâle, la Suisse et l’Autriche vers le sud. Il dessert ainsi l’une des plus riches régions industrielles d’Europe. Les 21 bassins du port s’étendent sur 180 hectares, avec 40 km de quais et 1,5 million de mètres carrés d’entrepôts couverts. 250 entreprises y emploient 36 000 salariés et réalisent 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé.
Un maillon stratégique
Le port de Duisbourg est, vu de Chine, un maillon stratégique sur la Route de la soie. D’où l’intérêt porté au port par la compagnie chinoise de transports maritimes et de gestion de ports Cosco, plus grosse compagnie maritime au monde avec une flotte de 1 300 cargos et des participations dans 55 terminaux maritimes ou fluviaux à travers le monde. Sise à Shanghai, elle détient 30 % du projet "Duisburg Gateway Terminal", à parité avec Duisport.
Duisport et Cosco entendent investir avec deux autres partenaires 100 millions d’euros pour développer sur les cinq terminaux de "l’île au charbon", une partie du port dédiée à la houille jusqu’en 2020. Il s'agit du Néerlandais HTS, pour 20 %, qui possède sa propre flotte navale, des terminaux aux Pays-Bas, en Belgique et en Roumanie, et du Suisse Hupac, pour 20 % également. Celui-ci expédie chaque jour 130 trains entre les principales métropoles économiques d’Europe, la Chine et l’Asie.
100 liaisons ferroviaires par semaine avec la Chine
Le port aura à terme une capacité de 850 000 containers standard TEU et assurera 100 liaisons ferroviaires par semaine avec la Chine. Aujourd’hui déjà, 30 % du fret ferroviaire entre la Chine et l’Europe transite par Duisbourg et 35 à 40 trains relient la ville allemande à une douzaine de destinations chinoises.
Les travaux, prévus en deux étapes, prévoient la construction de 220 000 m2 de terminaux et de 20 000 m2 de hangars, six grues, 12 voies ferrées et 60 000 m2 d’espace d’entreposage pour containeurs.
Le projet permettra à Cosco de prendre pied dans une région stratégique, et à Duisbourg de recycler avec le commerce avec la Chine ses terminaux à charbon, alors que l’Allemagne a décidé de mettre fin à l’exploitation de son charbon à l’horizon 2028. "Nous réagissons ainsi à l’évolution du marché et construirons sur l’île au charbon le plus gros terminal à containeur fluvial d’Europe, explique le président de Duisport, Erich Staake. Cela nous permettra de conforter notre position centrale dans le commerce avec la Chine, de créer des emplois, et de renforcer le site logistique qu’est la région de Rhénanie."