Preuve s’il en est des nouveaux rapports existant entre SNCF Réseau et ses clients, la régénération des voies de service ne constitue plus un sujet de discorde. Bien au contraire puisque les entreprises ferroviaires et autres clients ont été étroitement associés à la démarche. De fait, SNCF Réseau a été en mesure de lancer officiellement le programme pluriannuel de rénovation des sites majeurs de voies de service au bénéfice de l’activité fret fin 2018. Au global, ce sont ainsi 100 millions d’euros qui seront mobilisés entre 2019 et 2024 pour moderniser 61 sites voyant passer actuellement 80 % de l’activité fret. Cela correspond à 2 400 km de voies de service sur les 9 600 km du Réseau Ferré National (RFN).
Vingt sites traités en 2019
Les travaux viennent tout juste de débuter sur les vingt sites qui seront traités prioritairement au cours de l’année 2019. Correspondant le plus souvent à des anciens triages (ou encore actifs) de Fret SNCF, les sites sont les suivants : Saint-Pierre-des-Corps, Hourcade, Hendaye, Saint-Jory, Nîmes, Rennes, Achères, Villeneuve-Saint-Georges, Trappes, Brétigny, Valenton, Somain, Tergnier, Woippy, Blainville, Gevrey, Ambérieu, Gravanches, Vénissieux et Miramas. Les premiers travaux ont déjà été réalisés au premier trimestre sur le site d’Ambérieu, pour un montant de 1,4 million d’euros.
Comme l’explique Thierry Marduel, directeur des installations de service de SNCF Réseau, "ces premiers sites ont été sélectionnés car c’est là où se concentre actuellement la production des entreprises ferroviaires. La liste de ces sites pourrait, toutefois, être adaptée au fil du temps, en fonction de l’évolution de leur production et de leurs besoins".
La rénovation des voies empruntables à la vitesse maximale de 30 km/h consistera principalement à des remplacements de traverses et de ballast. Elle concernera également les appareils de voies. Ces installations seront ainsi modernisées pour plusieurs décennies. "Pour leur maintenance, nous n’excluons pas d’avoir recours à des gestionnaires d’infrastructures conventionnés (GIC), à l’image de ce qui a déjà été mis en place pour les lignes capillaires fret", ajoute Gilles Henry, en charge du pilotage des investissements sur ce périmètre.
Les 2 000 km de voie non revendiqués, soit 300 sites de voies de service sur plus d’un millier recensés qui ne répondent à aucun des trois principaux besoins de la production ferroviaire – commercial, maintenance et circulation des trains –, feront l’objet d’un arrêt progressif de leur entretien à partir de cette année. Cela entrera dans le cadre d’un plan général de rationalisation des installations et des choix d’investissements.
Evolution tarifaire
Le plan de modernisation ne sera pas sans conséquence sur l’évolution tarifaire des voies de service. Ainsi, de 24 €/km/jour auparavant, leur utilisation est passée à 37 €/km/jour depuis le changement de service annuel de décembre 2018. Cette augmentation tarifaire est toutefois limitée, pour l’heure, aux 22 sites disposant de postes d’aiguillage dédiés aux voies de service. La réalisation de ces nouveaux investissements aura donc une incidence tarifaire. "Mais elle sera étalée dans le temps compte tenu de la prise en compte de la durée des amortissements et se fera sous le contrôle du régulateur ferroviaire, l’Arafer, qui dispose d’un pouvoir d’avis conforme sur le tarif de ces installations", conclut Thierry Marduel.