Le rapport Spinetta sur l’avenir du transport ferroviaire a incontestablement fait bouger les lignes. Il a, en effet, provoqué une prise de conscience du potentiel de trafic inexploité de tout un pan du réseau ferroviaire. Et c’est justement pour répondre à cette problématique qu’a été créée le 30 novembre 2019 la toute première coopérative ferroviaire en France.
Licence ferroviaire visée début 2021
Répondant au nom de Railcoop et basée à la pépinière d’entreprises de Figeac, la nouvelle structure possède déjà le capital social (50 000 euros) pour devenir opérateur ferroviaire. Mais elle souhaite aller plus loin en préparant actuellement une levée de fonds de 1,5 million d’euros qui pourrait lui permettre d’obtenir sa licence ferroviaire tant pour les secteurs voyageurs que fret en janvier 2021. Elle va, à cette fin, s’appuyer sur deux piliers que sont les sociétaires et les financeurs institutionnels incluant les Régions et les départements et des organismes comme la Caisse des Dépôts et Consignations.
Une réunion cruciale pour le démarrage des activités fret se tiendra à Figeac le 27 février 2020. Elle rassemblera vingt à trente entreprises de la zone Nord de l’Occitanie désireuses de mutualiser et de massifier, ainsi, leurs flux logistiques. Car comme l’explique Nicolas Debaisieux, directeur général de Railcoop, "nous allons mettre en place de nouvelles dessertes ferroviaires fret actuellement non exploitées avec l’idée de créer des liaisons les plus régulières possibles. Elles offriront, par là-même, la meilleure fiabilité possible".
Démarrage d’ici au second semestre 2021
Si les avancées découlant de cette réunion sont positives, un démarrage des activités fret pourrait intervenir au cours du second semestre 2021. Sans doute plus qu’intéressés par la possibilité de co-construire des offres, les chargeurs devraient être également très sensibles aux tarifs pratiqués par le nouvel intervenant.
Dégagée "de contraintes de structure historiques tout en n’ayant pas l’obligation de rémunérer des actionnaires du fait de notre statut de Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), Railcoop n’aura pour objectif que d’assurer l’équilibre économique de ses activités. Cela se répercutera mécaniquement sur le prix de vente de nos prestations même si nous ne sommes pas, pour l’heure, en mesure d’apporter un chiffrage précis. Ce dernier dépendra, en effet, du nombre de chargeurs souhaitant mutualiser leurs besoins", indique le dirigeant.
Aux côtés d’autres démarches innovantes récemment présentées, Railcoop démontre que la création de nouveaux concepts est plus que jamais possible dans le domaine ferroviaire. Il conviendra, néanmoins, de s’assurer du soutien des chargeurs dont la confiance au rail a largement été échaudée par les mouvements sociaux de 2016, 2018, 2019 et 2020.