Normandie Rail Services (NRS) est l'exemple même des potentialités de développement offertes au transport ferroviaire au départ des grands ports français. Créée en août 2011, cette filiale de SNCF Logistics a, depuis, construit ses activités au départ et à l'arrivée des deux sites du Havre (faisceau alluvionnaire) et de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime).
Des prestations pour tous les acteurs du ferroviaire
Sa particularité est de travailler avec l'ensemble des acteurs du fret ferroviaire, qu'ils soient parties intégrantes du groupe SNCF comme Fret SNCF et VFLI, ou privés comme Euro Cargo Rail, Europorte et OSR France. Il assure, pour leur compte, les dessertes terminales ainsi que des activités de triage.
Au Havre, NRS réceptionne les trains sur un faisceau de seize voies. Les installations sont plus réduites à Notre-Dame-de-Gravenchon où seules quelques voies sont utilisées. Au global, NRS assure dix départs et autant d'arrivées de trains chaque jour.
Pour acheminer l'ensemble de ces trains dont 1,2 million de tonnes par an sont classées marchandises dangereuses, l'opérateur utilise une flotte de dix engins moteurs. Sept sont des locomotives Diesel incluant une G 6 louée auprès du constructeur allemand Vossloh. Opérationnelle depuis octobre 2015, cette locomotive est équipée d'un dispositif start and stop, une première pour un opérateur fret. Les trois autres engins moteurs sont des locotracteurs loués auprès de Fret SNCF et de VFLI.
Une croissance tributaire de la plate-forme multimodale du Havre
L'année 2015 a été marquée du sceau de la reprise pour NRS et ses 85 salariés. Son chiffre d'affaires a, en effet, progressé de 8,3% à 7,194 millions d'euros. Principal développement de l'exercice écoulé, NRS a été désigné pour assurer l'exploitation de la plateforme multimodale du Havre pour une durée de quinze ans. Cet équipement comporte un faisceau de réception de huit voies, une cour ferroviaire de dix voies et une cour fluviale de quatre voies.
Reste à savoir quel sera le rythme de développement de ce nouvel outil. Le port du Havre en est devenu propriétaire le 15 février 2016, suite au retrait du précédent propriétaire et maître d’ouvrage, LH2T, tandis que l’exploitant, Le Havre Terminal Exploitation (LHTE) se trouve en redressement judiciaire depuis le 23 octobre 2015 avec une poursuite d’activité jusqu’au 23 avril 2016.
Or la future croissance de NRS dépendra en grande partie de ce nouvel outil. Les prévisions de chiffre d'affaires portent, pour l'heure, sur 7 millions d'euros en 2016.
Concentration sur le dernier kilomètre
Depuis janvier 2016, NRS assure un nouveau trafic Gefco. Il consiste en la reprise de trains acheminés par VFLI depuis Ile-Napoléon (près de Mulhouse), ainsi que Montbéliard (Sochaux) vers Rennes et Le Havre. Ces convois sont ensuite transférés vers leur point d'embarquement au terminal roulier du Havre à raison d'un ou deux trains par semaine.
Comme l'explique son président, Eric Grosjean, "NRS n'a pas vocation à assurer du service en ligne à l'avenir, hormis les navettes entre Le Havre et Notre-Dame-de-Gravenchon déjà assurées ces dernières années. Notre cœur de métier est véritablement axé autour de la desserte du dernier kilomètre. À la demande de nos clients, nous pouvons également offrir des prestations de tri pour permettre par exemple la constitution des lots ou faciliter les opérations de réparation de wagons de nos clients ainsi que l'exploitation d'installations terminales embranchées (ITE)".
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