C'est la petite gare de Nuisement-sur-Coole, implantée sur la ligne capillaire Troyes-Châlons-en-Champagne, qui a été le théâtre de la manifestation célébrant officiellement le lancement du programme de pérennisation des lignes capillaires fret en Champagne-Ardenne le 25 avril 2016.
Ce choix ne devait rien au hasard puisque cet établissement est situé sur l'une des huit lignes capillaires fret devant bénéficier d'un programme de remise à niveau au cours de la période 2016 - 2019. Les travaux incluant principalement des remplacements de traverses, des reprises de ballast et du... débroussaillage ont débuté dès le premier trimestre 2016.
Huit lignes... pour commencer
Totalisant une longueur de 263 km, ces lignes à voie unique jugées comme prioritaires sont les suivantes : Coolus-Charmont-Luyères, Troyes-Vitry-le-François, Oiry-Sézanne-Esternay, Pont-Maugis-Mouzon, Amagne-Lucquy-Alland'Huy, St-Julien-Bouilly-Roncenay, Bricon-Orges et Voie Mère de Reims-Saint-Léonard.
Elles voient passer 1 650 trains par an pour un trafic global de 1 650 Mt majoritairement composées de céréales et de produits sidérurgiques. L'importance de ce trafic est à mettre en parallèle avec les 7 Mt de fret annuelles acheminées sur les lignes des trois Régions Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace réunies, désormais, en une seule.
Un avenir en suspens
Si "une neuvième ligne est en bon état (Châlons-en-Champagne-Verdun), tel n'est pas le cas, en revanche, de trois autres lignes dont l'avenir est en suspens. Troyes-Villeneuve-l'Archevèque, Alland'Huy-Challerange et Orges-Veuxhaulles nécessitent également une remise à niveau", confirme Thomas Allary, directeur de SNCF Réseau pour la Région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Ces lignes d'une longueur cumulée de 59,4 km n'ont, toutefois, pas été jugées prioritaires. Il faudra donc une mobilisation forte des industriels concernés pour les sauver d'une éventuelle fermeture. D'autant que leur trafic cumulé ne dépasse pas quelques dizaines de trains par an.
Montage innovant
A l'instar de ce qui a déjà été mis en place en Région Centre, ce sont les cofinancements de l'investissement d'un montant global de 21 M€ qui ont permis à ce dossier d'aboutir. Aux côtés de l'État et de SNCF Réseau qui apportent respectivement 6,6 M€ et 6,5 M€, les collectivités locales ont, en effet, pris en charge le reliquat, soit 7,9 M€.
Mais la véritable nouveauté réside dans l'engagement pris par les principaux chargeurs utilisateurs des lignes (Vivescia, Soufflet, Cristal Union, Arcelor Mittal,...) de participer au programme de maintenance des lignes estimé à 3,5 M€ par an. La part imputée aux chargeurs sera majoritaire puisqu'elle s'élèvera à 1,8 M€ par an sur une période de 5 ans. Cette somme correspond à 2 € la tonne transportée. Seule la ligne Pont-Maugis-Mouzon bénéficiera d'un engagement d'une durée portée à 10 ans. SNCF Réseau prendra en charge les 1,755 M€ restants.
Le gestionnaire du Réseau Ferré National (RFN) a, d'ores et déjà, prévu de lancer, courant 2016, des appels d'offres pour la maintenance de certaines des 8 lignes rénovées. Une fois attribués, ces contrats deviendront, en quelque sorte, des PGI (Prestataires Gestionnaires d'Infrastructures) de nouvelle génération.
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