Du rififi dans la mobilisation de fonds publics. En effet, l'Association française du rail (AFRA) vient de tirer la sonnette d’alarme sur les risques qu’elle juge liés à l’attribution d’aides de l’État aux opérateurs ferroviaires fragilisés par la crise sanitaire. Ce qui a attiré l'attention de l'association émane d'une information de la SNCF selon laquelle "sa filiale Eurostar a besoin d’une aide d’urgence de 585 millions d'euros pour lui permettre de surmonter la crise. Dans le même temps, le groupe ferroviaire injecte pourtant des sommes importantes dans des projets de développement, notamment 600 millions d'euros dans sa nouvelle filiale espagnole", relate l’Association dans un communiqué de presse.
Un risque de distorsion de concurrence
Estimant que seules des aides "fondées, légitimes et proportionnées doivent pouvoir justifier la mobilisation de fonds publics", l’AFRA plaide pour la mise en place d’engagements sur des contreparties qui garantiraient une certaine équité dans la profession. "Il est primordial que l’État garantisse un traitement non discriminatoire dans l’attribution des aides en veillant à ne procurer aucun avantage concurrentiel à l’opérateur historique ou une entité de son groupe", estime Franck Tuffereau, délégué général de l'AFRA. C’est la raison pour laquelle l’association encourage le gouvernement à "veiller à ce que toutes les entreprises puissent accéder à ces aides dans les mêmes conditions. Sinon, il convient de mettre en place des compensations afin d’éviter toute distorsion de concurrence", indique l’AFRA.