Actu Transport & Loistique: Vous succédez à Dominique Denormandie. Quelle est votre feuille de route ?
Ivan Stempezynski : Ma première mission, en lien avec le Comité Directeur et le délégué général, Aurélien Barbé, est d’assurer un rôle d’animation du groupement, lui permettant, ainsi, de développer son nombre d’adhérents, notamment transporteurs routiers. Car il semble clair que le développement du transport combiné se fera principalement sur les volumes apportés par la route dans le cadre du plan de relance ferroviaire 4F. Ces apports de trafic pourront se faire en mariant les techniques de la route et du rail et en transférant à haut niveau les marchandises sur le rail.
Nous les y aiderons en leur donnant toutes les clés pour réussir cette conversion décarbonée. Je rappelle, par exemple, que les transporteurs routiers peuvent bénéficier de certificats d’économie d’énergie (C2E) leur octroyant des aides pour l’acquisition de caisses mobiles rail/route et rail/fleuve.
ATL : Quel retour d’expérience pour le transport combiné retirez-vous à l’issue de la récente crise du COVID-19 ?
I.S.: Cette crise sanitaire a permis de démontrer que le transport combiné avait été incroyablement résilient durant cette période. Les acteurs de la filière qu’ils soient opérateurs de transport combiné ou transporteurs routiers n’ont, en effet, pas arrêté leur production et ce, en dépit de la complète désorganisation des entrepôts logistiques. Le transport combiné a donc su s’adapter tout au long de la crise, ce qui a permis d’atténuer les effets de cette désorganisation.
Surtout, nous avons eu un taux de service exceptionnel, de l’ordre de 96 %. Il y a donc très clairement des enseignements à tirer des nouvelles priorités à donner au fret ferroviaire à l’avenir. Puisque le transport combiné a fait ses preuves durant la crise, il nous faut, à présent, capitaliser pour pérenniser les trafics additionnels obtenus, notamment ceux concernant la logistique alimentaire des grandes enseignes.
ATL : Le lobbying en faveur du transport ferroviaire en général et du transport combiné est encore perfectible. Comment comptez-vous le renforcer à l’avenir ?
I. S. : C’est vrai, le lobbying en faveur du transport ferroviaire en général et du transport combiné en particulier existe mais il est insuffisant et ses résultats sont mineurs. Aujourd’hui, c’est cet alignement des planètes – et les mesures proposées dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat en constitue un nouvel exemple – qui fait que le lobbying doit être encore plus présent, puissant et structuré. Nous commençons à être entendus par les institutions et ça, c’est nouveau.
Il nous appartient donc de leur soumettre des propositions qui soient construites et qui alimentent un plan budgétaire et le développement des structures telles que les plateformes de transport combiné. Certaines d’entre elles telles que celles de Valenton ou Marseille-Canet arrivent, en effet, à saturation.
Nous avons aussi un rôle majeur à jouer pour expliquer aux nouvelles entreprises désireuses de s’engager dans le report modal tous les atouts du transport combiné. Ce dernier ne doit donc plus être vu comme un mode de transport difficile d’accès mais bel et bien comme l’une des solutions les plus à même de faire face aux enjeux de la transition énergétique.
Plus de sept décennies au service de l’intermodalité
Créé dès 1945, le GNTC est l’organisation professionnelle représentant l’ensemble du secteur des transports combinés et de l’intermodalité en France pour le transport de marchandises (Rail-Route et Fleuve-Route). Comptant 75 adhérents, le groupement accueille principalement des opérateurs et des transporteurs mais aussi les acteurs divers de la filière que sont, notamment, les ports, gestionnaires de plateformes, loueurs et constructeurs.