La Région Grand Est est d’autant plus concernée par la pérennisation de son réseau de lignes capillaires fret que ce dernier est le plus long de France. Les vingt lignes actuellement en activité représentent un linéaire de 454 kilomètres, soit 15 % du réseau français. Ces lignes étaient encore au nombre de vingt-sept en 2015 pour une longueur totale de 629 kilomètres.
Envolée des coûts
De lourdes menaces pèsent à nouveau sur l’existence de ces lignes appartenant au Réseau Ferré National (RFN) et ce, malgré les efforts financiers importants déjà consentis au cours de la seconde moitié des années 2010. Pleinement partie prenante dans les travaux précédemment réalisés au travers de son dispositif CapFret, la Région avait déjà pris en charge 16,3 millions d'euros (M€) des 55,2 M€ engagés dans la pérennisation de 373 kilomètres de voies. Mais ces travaux n’ont permis de pérenniser l’exploitation des treize lignes concernées que pour une période limitée de l’ordre de cinq à dix ans.
D’autres travaux de régénération des lignes vont donc devoir être conduits au cours des toutes prochaines années. Mais l’ampleur des coûts de travaux annoncés par SNCF Réseau ne manque pas de faire réagir la Région Grand Est. Le montant annoncé s’élève, en effet, à 289 M€. "Nous sommes face à un mur. Nous ne comprenons pas cette augmentation exponentielle. Il y a, certes, une hausse du coût des matériaux mais cette augmentation devrait être plus mesurée", souligne Guillaume Maréchal, conseiller régional de la Région Grand Est, en charge de ce dossier.
Nouvel effort financier de la Région
La Région va donc mettre en œuvre une contre-expertise pour les investissements à réaliser sur les lignes prioritaires. À commencer par Coolus-Luyères et Troyes-Polisot, ces lignes devant être rénovées à partir de 2023. "La sélection d’un prestataire spécialisé dans les travaux interviendra au début du second semestre 2022. Il nous remettra ses conclusions fin 2022, début 2023. Cela nous permettra d’affiner au mieux les besoins d’investissements pour le maintien des circulations sur ce réseau pour les dix à quinze prochaines années", ajoute le conseiller régional.
Preuve s’il en est de sa bonne volonté, la Région envisage d’ores et déjà de revoir à la hausse son niveau d’engagement financier. Ainsi, et pour ce qui constitue un travail en cours, elle prévoit de déplafonner le montant des aides octroyées pour financer les travaux. "Les sommes ainsi allouées permettraient d’accompagner les opérations dont le montant global est supérieur à 9 M€ pour les plus gros chantiers, là où les précédents engagements étaient plafonnés à hauteur de 3 M€, pour une pérennisation de la ligne à dix ans, et ce quel que soit le montant global de l’opération", conclut Guillaume Maréchal.