Fret SNCF a perdu de nouvelles parts de marché en 2020. Le chiffre d’affaires a chuté de près d’un cinquième à environ 700 millions d’euros. Ce sont les queues de grèves initiées en décembre 2019 et surtout la crise sanitaire qui ont eu un impact défavorable sur la tenue des trafics.
Si le premier confinement à partir du 16 mars 2020 a vu l’activité de Fret SNCF s’établir à seulement deux tiers du nominal, le second subi à l’automne n’a pas eu de conséquences majeures. Tant et si bien que Fret SNCF a terminé l’année à environ 80 % de son nominal d’avant-crise. C’est même une nette reprise qui s’est amorcée en fin d’année.
Pas de recapitalisation prévue
Pour préserver sa trésorerie, Fret SNCF a été contraint de mettre en place des mesures d’économie en 2020. Au-delà de la poursuite de la réduction des effectifs (- 300 personnes à 5 000 personnes en fin d’année 2020) et de la mise en garage bon état d’un certain nombre de locomotives, l’opérateur a limité ses frais généraux ainsi que ses achats. L’ajustement de l’outil de production n’a, toutefois, pas obéré sa capacité à faire face au rebond attendu le moment venu.
En attendant, "une recapitalisation n’est pas à l’ordre du jour", confirme Jérôme Leborgne, directeur général de Fret SNCF. Avant d’ajouter que "le plan de relance du Gouvernement doit nous permettre de faire face à la crise. Nous bénéficions, parallèlement, dès maintenant des aides de l’Etat s’agissant, notamment, des sillons et du wagon isolé."
Retour à l’équilibre reporté à 2023
Même si l’équilibre d’exploitation a glissé à présent à l’année 2023, Fret SNCF aborde l’année 2021 dans de bien meilleures conditions. La reprise du trafic se confirme de mois en mois et les nouveaux trafics produisent tous leurs effets. C’est en particulier vrai pour ceux mis en place entre la Champagne et Pithiviers vers l’Espagne (sucre) et pour les Papèteries de Condat, pour ne citer que ces deux exemples. En outre, Arcelor-Mittal et Arkema remettent plus de volumes en ce début d’année.
L’opérateur historique observe également une appétence renforcée des chargeurs en faveur du rail. Car ces derniers souhaitent verdir leurs chaînes logistiques. Les mesures prises par le Gouvernement pour promouvoir le fret ferroviaire, et par là-même favoriser le report modal, devraient être hautement profitables à compter de cette année.
Mutualisation des flux
Potentiellement possibles dès cette année, des accords avec certains Opérateurs Ferroviaires de Proximité (OFP) pourraient permettre à ces derniers de mutualiser leurs trafics avec ceux de Fret SNCF sur les grands axes industrialisés. Ce serait alors une première pour l’opérateur qui est devenu une société autonome par actions simplifiées (SAS) en date du 1er janvier 2020.
Les délais risquent, en revanche, d’être plus importants sur les trains longs. Pour ces trains dont la longueur est supérieure à 850 m et pour lesquels il se déclare partant dès maintenant, Fret SNCF dit attendre des réponses de SNCF Réseau quant à l’évolution des infrastructures.