Certes, l'État et la Région Centre-Val-de-Loire ont encore apporté leur écot dans l'opération de rénovation de la ligne ferroviaire de fret Blois - Villefrancoeur, pérennisée pour 30 ans. Ils ont mobilisé à eux deux 40% des 3,2 millions d'euros nécessaires à la modernisation de la ligne longue de 16,2 km.
Mais pour la seconde fois en Région Centre-Val-de-Loire, l'un des utilisateurs de la ligne, Agri-Négoce, a été mis à contribution pour participer au tour de table. Sa part est de 30%, les autres contributeurs étant le département du Loir-et-Cher (10,5%), Agglopolys (10,5%) et SNCF Réseau (9%).
Grâce à cet investissement, la ligne a finalement été rouverte au trafic fret le 4 juillet 2016 et officiellement inaugurée le 16 décembre. La vitesse des convois, sur cette ligne qui permet une exploitation en charge D (22,5 tonnes à l'essieu), ne dépasse pas les 20 km/h. Le lieu choisi pour l'inauguration était hautement symbolique puisqu'il s'agissait du silo d'Agri-Négoce, installé à Villefrancoeur.
Axéréal comme pionnier
Déjà, Axéréal avait montré la voie en participant au financement des travaux de régénération de la ligne Vendôme - Montoire. C'était, alors, une première en France. Son apport avait été conséquent puisqu'il correspondait à un tiers des 4 millions d'euros nécessaires à l'opération. Cet engagement était d'autant plus justifié que la coopérative céréalière assurait l'intégralité du trafic fret de la ligne, soit un peu moins de 100 000 tonnes annuelles.
Pour Blois - Villefrancoeur, le schéma d'exploitation est un peu différent en ce sens qu'il existe trois installations terminales embranchées (ITE) appartenant à Agri-Négoce, Axéréal et au Conseil départemental de Loir-et Cher. Le trafic, principalement constitué de céréales, est de l'ordre de 120 000 tonnes par an.
La ligne à voie unique et sa voie mère ont, cependant, été fermées dès 2014 pour cause de vétusté. Certains de ses constituants dataient de l'origine de la ligne, soit 1881 !
Trois mois de travaux
Les travaux se sont déroulés d'avril à juin 2016, à l'issue du processus de concertation, désormais traditionnel en Centre-Val-de-Loire. Ce processus a abouti aux différentes répartitions du tour de table financier et à la définition d'une stratégie d'utilisation de la ligne dans les années à venir.
Les travaux ont consisté à renouveler 5 km de rails, à remplacer 6 000 traverses en bois de manière non-continue et 15 000 tonnes de ballast, à remettre en état sept passages à niveau routiers et à assainir certains fossés de la plate-forme ferroviaire. Sous la maîtrise d'ouvrage de SNCF Réseau, c'est Colas Rail qui a été chargée des travaux.
Le gestionnaire du réseau ferroviaire français a dans le cadre de ce chantier fait appel, par l'intermédiaire de ses prestataires, à des entreprises locales pour réaliser des opérations nécessaires au bon déroulement des travaux. Par exemple, l'achat de matériel, des locations diverses et certains travaux type création d'accès ont été réalisés par des entreprises de la Région, voire du département. SNCF Réseau a, en outre, fait appel à une association d'insertion professionnelle pour effectuer environ 13 km de débroussaillage sur la ligne.