Au sein des entreprises ferroviaires françaises, Ecorail Transport est assurément l’une des plus discrètes. Aucun des engins moteurs qu’elle utilise ne comporte, d’ailleurs, une livrée spécifique. Pourtant, cette filiale à 100 % de Captrain France achemine des tonnages importants de granulats, le marché sur lequel elle est positionnée.
Son trafic a, en effet, atteint 1,4 million de tonnes l’année passée. Ces granulats extraits notamment des carrières du bassin de Thouars servent à alimenter principalement des centres de fabrication d’enrobés, majoritairement situés en région parisienne, de même que des chantiers de renouvellement de voie pour le compte de SNCF Réseau.
Synergies renforcées
Ainsi, ce sont environ 1 400 trains par an qui sont remorqués par quinze locomotives Diesel louées auprès de Fret SNCF et d’Akiem. Ce parc a été renforcé début mai 2021 avec la réception de trois locomotives Diesel Euro 4 000 de forte puissance précédemment utilisées par Captrain France.
Cette mise à disposition constitue l’un des exemples de synergie existant entre les deux entreprises ferroviaires, Captrain France étant plutôt positionnée sur un axe Dunkerque/Miramas avec des prolongements à l’international tandis qu’Ecorail Transport couvre l’Ouest au départ de sa base de Saint-Pierre-des-Corps. D’autres synergies permettront de renforcer à l’avenir les liens existants entre les deux tractionnaires à l’image de celle déjà mise en œuvre depuis un an sur une relation transversale à destination de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire).
Périmètre étendu
Après avoir connu un exercice difficile en 2020 avec, notamment, un quasi arrêt des acheminements entre mi-mars et début mai, Ecorail Transport (52 salariés) entend renouer progressivement avec ses plus hauts niveaux d’activité. Cette année, elle prévoit de transporter 1,7 million de tonnes avec sa flotte de plusieurs centaines de wagons EX-80 et 90 loués auprès d’Ermewa et des Carrières Roy. Ce trafic pourrait revenir à ses plus hauts en 2022 ou 2023 avec un tonnage porté à 2 millions de tonnes annuelles. L’entreprise ferroviaire pourrait également répondre à l’avenir à des sollicitations dans le secteur des céréales.
En attendant, Ecorail Transport se déclare prête à accroître son champ d’action dès la fin de cette année pour répondre à des besoins forts des clients."Notre périmètre pourrait donc s’étendre à cette occasion au nord et à l'est de Paris. Les granulats transportés à bord de nos rames, dont le tonnage normal est de 1 360 tonnes, serviront alors à alimenter des chantiers autoroutiers conduits dans ce secteur", explique Jean-Pierre Thirion, président d’Ecorail Transport.