Fret ferroviaire : 2020, année compliquée mais assez solide pour Forwardis

Forwardis compte beaucoup sur la montée en puissance du réseau Forward Net. Il s’agit là d’un réseau de wagons isolés connectant le triage français de Woippy avec ses homologues allemands.

Crédit photo Olivier Constant
En dépit des queues de grèves et des conséquences de la crise sanitaire liées au virus Covid-19, Forwardis a réussi à contenir la baisse de son chiffre d’affaires en 2020. Le commissionnaire de transport de marchandises du groupe SNCF prévoit cette année de revenir au niveau d’activité qui était le sien en 2019. 

Cinq ans après sa création, le groupe Forwardis a connu son premier coup d’arrêt au cours de l’exercice 2020. Les mouvements sociaux du début d’année ainsi que la mise en place du confinement sanitaire à partir de mi-mars ont fait reculer le chiffre d’affaires de 6,5 %, à 159 millions d’euros en 2020. "Cela a donc été une année compliquée mais globalement solide", commente Sébastien Vacher, président de Forwardis SAS. Avant d’ajouter que "notre trafic a porté sur un peu plus de 6 millions de tonnes, dont 90 % assurés en ferroviaire. Parmi les trafics qui ont bien performé, on peut noter les déchets de tout type qui dépassent, désormais, les 800 000 tonnes (t) annuelles. À l’inverse, les produits pétroliers ainsi que les céréales, à partir du 2e semestre 2020, ont été largement impactés par les effets de la crise sanitaire ou par des rendements devenus très faibles".  

Succès des navettes fluviales 

Dans le domaine du secteur fluvial, l’exercice a été marqué par un record d’activité enregistré en avril et par la mise en place de la navette fluviale Fluvialis, qui desservira tous les ports de la Seine à partir de juin. Forwardis SAS a mandaté onze mariniers pour offrir des capacités en cales de 300 à 3 000 t. En régime de croisière, ce nouveau service, offrant des combinaisons possibles avec le rail, sera en mesure d’acheminer 500 000 t par an.  

Plusieurs atouts

Nicolas Gindt, président du groupe Forwardis, ne fait pas mystère de ses ambitions "de revenir à un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros - donc identique à celui de 2019 - dès 2021". Le groupe dispose en effet de plusieurs atouts. En sus des déchets ménagers, dont les volumes continue à croître, il prévoit d’augmenter les trafics liés aux nouveaux carburants. Il compte beaucoup sur la montée en puissance du réseau Forward Net. Il s’agit là d’un réseau de wagons isolés connectant le triage français de Woippy avec ses homologues allemands de Cologne, Ludwigshafen et Worms, pour ne citer que ceux-là.   

Les promesses de la Route de la Soie 

Dans le prolongement d’un premier train accueilli l’année passée, 2021 pourrait aussi concrétiser la mise en place d’un train mensuel sur la Chine au départ de Dourges ou de Valenton. Cette desserte pourrait doubler l’année suivante, date à laquelle devraient débuter également les premiers acheminements réalisés sur le chantier du CDG Express.  

Toujours en région parisienne, le groupe Forwardis n’a pas été en mesure, pour l’heure, de faire jouer son expertise dans les vracs solides dans le cadre du Grand Paris Express. La faute à des installations ferroviaires qui ne sont pas adaptées pour ce type de trafic. Des investissements seront donc nécessaires à l’avenir pour que ce report modal souhaité mais non avéré dans le cas présent puisse être mis en place.    

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