Ferroviaire : les voies de service restent un sujet épineux

En deux ans, entre 2017 et 2019, les tarifs facturés aux opérateurs ferroviaires pour l'utilisation des lignes de service auront plus que doublé.

Crédit photo Olivier Constant
Devant la montée des coûts d’utilisation des voies de service ferroviaires, les professionnels du secteur se mobilisent pour tenter de limiter l’impact des augmentations à venir.

La Journée OFP (Opérateurs Ferroviaires de Proximité) du 15 novembre 2017 a mis en lumière un autre délicat problème que vont devoir affronter les entreprises ferroviaires : l’augmentation exponentielle du coût d’utilisation des voies de service.

Un déficit chronique de maintenance

Ces voies de service, datant souvent de l’origine des lignes, représentent actuellement un linéaire de 12 000 km. Mais à l’image des lignes capillaires, elles souffrent d’un déficit chronique de maintenance. Il en résulte  une suite d’incidents qui ont parfois conduit à des déraillements. Pourtant, leur utilisation est plus que jamais indispensable lorsque sont mis en circulation des trains à compositions ou destinations multiples. Elles sont, par ailleurs, nécessaires au garage des wagons provisoirement inutilisés.

Une augmentation de près de 120%

Dans ces conditions et faute de trouver le budget adéquat au-delà des 20,177 millions d’euros qu’il leur a consacrées en 2017, SNCF Réseau a proposé une nouvelle tarification pour la période 2018-2019. Et l’addition s’annonce particulièrement salée pour les entreprises ferroviaires. La tarification va, en effet, passer de 17 euros/km/jour (2017) à 24 euros/km/jour, puis enfin à 37 euros/km/à partir du changement de service annuel de décembre 2018.

Les recettes supplémentaires doivent permettre d’entamer un programme de régénération des voies de service dont l’importance n’est pas connue. Nicolas Fournier, directeur Marketing et Commercial de SNCF Réseau prévient, dès maintenant, que toutes les voies de service ne pourront pas être conservées. "Nous voulons passer d’une situation commerciale pléthorique à une offre plus limitée correspondant aux besoins des clients et mieux facturée".  

1% du chiffre d’affaires

Les entreprises ferroviaires ont déjà fait le calcul de ce que leur coûtera en plus la mise en œuvre de cette nouvelle tarification. Selon Pascal Sainson, président de la Commission Fret de l’AFRA (Association Française du Rail), "ce surcoût représentera pas loin de 1% du chiffre d’affaires annuel des opérateurs. Il viendra s’ajouter aux 13 à 14% de hausse des péages qu’ont déjà dû subir les entreprises ferroviaires au cours de la période 2013-2017. Il en résultera donc une nouvelle dégradation de la compétitivité du ferroviaire compte tenu que l’augmentation sera nécessairement répercutée dans le montant des nouveaux contrats conclus avec les chargeurs".

Des avancées pourraient, néanmoins, être réalisées si SNCF Réseau accepte que les voies de service puissent être gérées par d’autres organismes au plan de la maintenance. C’est déjà le cas pour les lignes capillaires récemment remises en état. Ce concept pourrait donc permettre de limiter quelque peu l’impact des augmentations à venir pour les opérateurs de fret.

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