"Alors que SBB Cargo International a amélioré son résultat en 2017, la demande a fortement baissé dans le domaine du trafic par wagons isolés en Suisse, introduit CFF Cargo dans un communiqué de presse. Un effet de crise qui semble avoir impacté ses trafics par wagons chargés qui reculent de 0,8 %, mais aussi ceux par wagons isolés qui dévissent de 14,5 %. Conclusion : sa perte opérationnelle avoisine 37 millions de francs suisses (32 millions d'euros). Pour redresser la barre, l’entreprise ferroviaire a dévoilé une série de mesures parmi lesquelles la suppression de plusieurs centaines d’emplois à court terme.
Des métiers automatisés
Envisageant la remise en cause de 170 points de dessertes d’ici 2023 contre 344 aujourd’hui, l’entreprise ferroviaire suisse a également annoncé la suppression de 330 postes sur les 2 200 actuels d’ici à 2020 : 100 emplois administratifs, 80 au niveau des mécaniciens de locomotive et 150 chez le personnel de manœuvre. "D’ici à fin 2023, nous prévoyons un effectif de 1 400 collaborateurs", indique le communiqué.
A ce chiffre devraient ainsi s’ajouter plusieurs centaines de départs en retraite et d'autres suppressions de poste pour atteindre 750 à 800 départs à horizon 2023.
Prévoyant en parallèle de provisionner 10 millions de francs (8,6 millions d'euros) dans le développement des compétences de son personnel et la valorisation des profils métier, CFF Cargo envisage l’utilisation de nouvelles technologies : l’attelage automatique qui "modifie par exemple le métier d’employé de la manœuvre" ou le recours à des caméras fixes qui permettront "d’effectuer le travail des contrôleurs techniques".
Des mesures de lutte
Bien évidemment, les principaux syndicats, SEV, Transfair VSLF et ACTP ont immédiatement dénoncé une volonté de "transférer le trafic marchandises sur la route" et des "erreurs commises dans la gestion du trafic par wagons complets". Assurant que "cette nouvelle attaque peut amener parmi le personnel des réactions de colère et des mesures de lutte", le secrétaire syndical SEV Philipp Hadorn a appelé "la classe politique à s’impliquer" sur ce dossier.