Filiale du groupe auvergnat Combronde, l'opérateur ferroviaire de proximité (OFP) Ferovergne poursuit sa montée en puissance. Aux trois plateformes multimodales existantes de Veauche, près de Saint-Étienne, Vénissieux (Lyon) et Gerzat, à proximité immédiate du triage de Clermont-Ferrand-Gravanches, il en a ajouté une quatrième depuis le 24 juin 2015. C'est en effet à cette date que la nouvelle plateforme multimodale de Vierzon est devenue opérationnelle.
Constituant le point central d'une nouvelle relation bihebdomadaire mise en place entre Le Havre, Vierzon et Clermont-Ferrand, cette installation a fait l'objet d'un investissement de 4,2 millions d'euros. Elle comporte deux voies de 400 m de longueur dont le nombre pourra être doublé à l'avenir en fonction de l'évolution du trafic.
L'ensemble Ferovergne/Prestalog (en charge de la commercialisation de la partie maritime) affirme avoir déjà un potentiel de clients pour remplir 90 % de la capacité des trains de 100 EVP (Equivalent Vingt Pieds). Mais pour l'heure, ces mêmes trains de 750 mètres de long pour une masse de 1 800 t ne sont remplis qu'à 50 %.
Le problème des sillons
"Nous connaissons une phase de démarrage compliquée par défaut d'obtention de sillons stables. SNCF Réseau nous explique devoir gérer des priorités dans un contexte d'amoncellement de travaux à réaliser, au moins jusqu'à fin 2015. Nous réclamons donc de la visibilité sur la capacité de traiter en sillons de dernière minute (SDM) les imports et les exports des trains. Il s'avère évident que cette problématique des SDM doit être réglée le plus rapidement possible, explique Éric Champeyrol, directeur général délégué du groupe Combronde, en charge notamment de Ferovergne et de Prestalog. À défaut, nous devrions revoir notre plan de transport au changement de service annuel de décembre 2015. Nous pourrions tout aussi bien passer, en revanche, à trois fréquences hebdomadaires si nous obtenons des sillons fermes de qualité à échéance de 2016. D'autant que notre offre est très concurrentielle par rapport à la route. Nos prix se situent, en effet, entre 5 % et 10 % en dessous de ceux pratiqués par la route."
Ferovergne entend maintenir ce différentiel à l'avenir même si, là encore, il existe des inquiétudes quant au traitement des trains au Havre. "Les trains arrivent actuellement au Havre directement sur les terminaux. Un éventuel transfert sur la nouvelle plateforme LHTE (Le Havre Terminal - NDLR) aurait un impact sur nos coûts. Nous souhaitons donc poursuivre notre exploitation telle qu'elle existe aujourd'hui", ajoute le dirigeant.
Deux ou trois nouvelles plateformes
En dépit de ces difficultés dont font aussi état d'autres opérateurs ferroviaires, les perspectives de développement de l'ensemble Ferovergne/Prestalog restent porteuses. Son chiffre d'affaires pourrait passer de 20 millions d'euros avec un effectif de 115 personnes cette année à 40 millions d'euros à horizon de trois à cinq ans. Deux ou trois plateformes multimodales supplémentaires pourraient, d'ici-là, venir compléter le réseau existant. Elles seraient implantées là où il n'existe pas ou plus de transport multimodal.
Si Ferovergne n'entend pas s'équiper de son propre parc de locomotives, hormis pour des dessertes de courtes distances, il pourrait, toutefois, acquérir des wagons en propre. Ceux-ci viendraient rejoindre une flotte actuelle de deux cents wagons loués auprès d'Ermewa, une filiale du groupe SNCF.
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