La filiale française du groupe DB Cargo, Euro Cargo Rail (ECR) s’est incontestablement remise en ordre de marche. La meilleure preuve en est apportée par la reprise des recrutements.
Opérationnels en septembre
Une cinquantaine de conducteurs intègrent actuellement les rangs de l’entreprise. Ils deviendront opérationnels à partir de septembre 2018, la durée d’une formation d’agent de conduite étant de neuf mois.
Parmi ceux-ci figureront cinq à dix conducteurs qui avaient précédemment été licenciés dans le prolongement de l’application du plan social lancé par l’entreprise en novembre 2016.
Sur la centaine de personnes ayant quitté l’entreprise en 2017, environ quarante ont retrouvé un emploi au sein d’autres entreprises ferroviaires comme la SNCF et VFLI. Certains conducteurs ont même été reconvertis dans le secteur voyageur en conduisant, à présent, des Trains Express Régionaux (TER).
Fin du plan de restructuration
Mise en œuvre au cours du premier trimestre 2017, la restructuration de l’entreprise s’est achevée fin novembre 2017. C’est à cette date que la nouvelle organisation est devenue opérationnelle.
Elle prévoit une production gérée par corridor (trois au total), une simplification de l’organisation interne et un renforcement du dispositif de planification et de suivi des circulations. Le nombre d’agences a, par ailleurs, été réduit puisqu’il n’en reste plus aujourd’hui que vingt-deux, toutes liées aux corridors Atlantique, Méditerranée et Nord.
Enfin, le secteur des céréales a été abandonné à l’été 2017 car trop saisonnier. Conséquemment, ECR est en train de sortir du capital d’OFP Atlantique dont l’activité est très marquée dans ce secteur ainsi que de celui d’OFP Sud-Ouest.
Maintien du chiffre d’affaires
En dépit de cette profonde réorganisation ayant ramené les effectifs à environ 1 000 salariés, ECR a réussi le tour de force de maintenir son chiffre d’affaires en 2017. Il n’a baissé que de 1,6 % à 175 millions d’euros. L’opérateur a, en effet, remporté de nouveaux contrats dont deux auprès de Novatrans. Ils le conduisent à assurer la traction de trains combinés entre Anvers et Mouguerre (Pyrénées-Atlantiques) et entre l’Ile-de-France et Modane.
Déployée depuis 2015, l'offre Rail Net France a également enregistré de bons résultats. Il s'agit d'une offre wagons isolés proposée aux chargeurs. Elle peut répondre à leurs besoins de transport de produits sidérurgiques ou de grande consommation et de pâte à papier, pour ne citer que les principaux secteurs.
Détenant à présent une part de marché de 19 % (contre 18 % en 2016) du fret ferroviaire français, ECR prévoit de réaliser une croissance de son activité de 5 % en 2018. Son résultat net devrait, cependant, rester déficitaire, le retour à l’équilibre n’étant prévu qu’en 2019.
Gros espoirs autour du P400
En attendant, ECR fonde de gros espoirs sur le démarrage de ses premiers trains combiné au gabarit P400. Ce dernier admet des hauteurs de remorques plus importantes. "Les premiers convois circulant pour le compte du logisticien Ewals Cargo Care deviendront opérationnels après Pâques 2018. Le service initial comprendra au moins quatre fréquences hebdomadaires. Nous souhaiterions, par la suite, arriver à une fréquence quotidienne pour ces convois traversant la France en 18 à 24 h environ", explique Gottfried Eymer, président-directeur-général d’ECR.
Pour autant, ce démarrage interviendra avec plusieurs mois de retard sur le calendrier prévu initialement. "Ce nouveau service constituant une bonne alternative à celui assuré par les wagons Modalohr a, en effet, connu de nombreuses vicissitudes quant à sa mise en œuvre. D’une part à cause des travaux menés actuellement par SNCF Réseau pour moderniser les voies mais aussi du fait de la qualité des sillons, d’autre part. Il nous faut impérativement des sillons réguliers qui nous permettent d’avoir des flux très stables.", explique le dirigeant.
Des améliorations qui pourraient, "à terme, nous permettre d’abaisser les temps de parcours à seize heures seulement. L’offre deviendra, ainsi, compétitive par rapport à la route en termes de coûts et ce d’autant que les fréquences auront pu être encore augmentées entretemps", conclut le dirigeant.