Quinze ans après le début de ses activités, Ecorail poursuit son développement en toute discrétion. Et c'est à l'international qu'il assoit actuellement sa croissance.
La part de son chiffre d'affaires réalisé y a encore progressé pour s'établir à 50% en 2013 au lieu de 35% à 40% auparavant. Aux traditionnels trafics comme les céréales sur l'Italie – 12 à 15 trains par semaine via Modane ou Vallorbe – se sont ajoutés de nouveaux acheminements sur l'Allemagne et la Belgique.
Ce sont des exportations de blé dur qui ont été réalisées sur l'Allemange tandis qu'ont été assurés Outre-Quiévrain des trafics d'engrais solides et liquides pour le compte d'un grand fabricant de fertilisants norvégien. Le trafic réalisé pour ce client s'est élevé à 110 000 tonnes en 2013.
Partenariats avec d'autres filiales
Ecorail a, aussi, été en mesure d'organiser des partenariats avec d'autres filiales de la SNCF en Italie (Captrain, par exemple) pour faire acheminer des flux entre la Roumanie et l'Italie.
Plus au Nord, c'est encore la Belgique qui recèle des potentialités de développement. Des trains tests ont été mis en place au cours du second semestre 2013 pour transporter des engrais ou fertilisants depuis Anvers vers la France. Le démarrage de ce nouveau trafic pourrait entraîner un report modal de 60 000 à 70 000 tonnes de fret en 2014.
Cette valeur est à mettre en parallèle avec les 6 millions de tonnes dont un peu moins d'un million de tonnes en fluvial que fait acheminer Ecorail chaque année. Depuis cette année et ainsi que le confirme Jean-Paul Carlat, directeur général délégué d'Ecorail, "nous avons ouvert notre portefeuille de fournisseurs en retenant la meilleure offre selon le secteur géographique et la nature des trafics opérés. Aux côtés de notre fournisseur historique, Fret SNCF, se sont donc joints VFLI, filiale du Groupe SNCF, et Europorte".
Les perspectives du Grand Paris
Pour le commissionnaire de transport dont le chiffre d'affaires sera de 80 millions d'euros en 2014, l'heure est également aux premières sollicitations concernant le Grand Paris. Compte tenu des tonnages envisagés à partir de 2015, l'activité pourrait faire un nouveau bond au cours de la seconde moitié de la décennie.
"Nous commençons à être interrogés par les grands groupes de BTP qui nous demandent de proposer des solutions logistiques adaptées pour l'approvisionnement des matériaux et l'évacuation des déchets. Les unités de compte liées à ces premières approches débutent à partir de 200 000 tonnes par an. Nous pouvons revendiquer une expertise en la matière puisque Ecorail a notamment été retenu il y a quelques années pour le transport de déchets inertes concassés provenant de la démolition d'un atelier de maintenance de la SNCF et pour l'évacuation en fin 2012 des déblais liés à la construction du tramway de la ville de Tours. Nous acheminons aussi de très grandes quantités de granulats dans le cadre de la construction des nouvelles lignes à grande vitesse".
Ainsi et à la faveur de ces nouveaux contrats potentiels, Ecorail pourrait dépasser le cap des 100 millions d'euros de chiffres d'affaires dès 2015. Contrairement à un de ses homologues (Eurorail France), la société ne souhaite pas, pour autant, favoriser le démarrage d'un nouvel opérateur ferroviaire de proximité (OFP). "Notre priorité consiste à monter des solutions ferroviaires pour nos clients", conclut le dirigeant.