Le gouvernement allemand a annoncé mi-mars l’adoption d’un plan de mesures exceptionnelles pour venir en aide aux entreprises en difficultés à cause du coronavirus, notamment aux PME, particulièrement nombreuses dans le secteur des transports de marchandises. Berlin a débloqué une première enveloppe de 550 Mds d’euros d’aides d’urgence et a annoncé un assouplissement de la réglementation sur le chômage partiel. Le mot d’ordre du gouvernement est clair : "Il y a assez d’argent. Nous allons faire tout ce qui est nécessaire. Aucune entreprise saine ne doit être acculée à la faillite à cause du coronavirus, aucun emploi ne doit être perdu à cause de l’épidémie, martèle le ministre de l’Economie, Peter Altmaier. L’un des principaux instruments que nous mettons à disposition est un système d’aide en liquidités et de garanties express".
Aucune entreprise saine ne doit être acculée à la faillite à cause du coronavirus, aucun emploi ne doit être perdu à cause de l’épidémie,
Peter Altmaier, ministre de l’EconomieSelon un sondage mené récemment par la Fédération des chambres de commerce et d’industrie, 47 % des 10 000 entreprises interrogées s’attendent à un recul de leur activité du fait du coronavirus. Un quart d’entre elles misent sur une baisse de plus de 10 % de leur chiffre d’affaires.
Le catalogue présenté par le gouvernement est salué par le secteur des transports de marchandises. Mais la fédération de la branche, BGL, rappelle les besoins spécifiques des transporteurs, et leurs situations, très variées. Ainsi, de nombreux transporteurs travaillant pour l’industrie automobile ou la machine outil ont vu chuter leur chiffre d’affaires et augmenter leurs coûts du fait de l’adoption de mesures de prévention face au virus.
Une demande accrue de surfaces d’entrepôts
La chute d’une partie de la demande en produits manufacturés place par ailleurs le secteur de la logistique face à une demande accrue de surfaces d’entrepôts. A l’opposé, la tendance des consommateurs à constituer des stocks de nourriture place le transport de denrées alimentaires au bord de l’infarctus.
Face à ces situations extrêmes, le BGL demande la création de cellules d’urgence régionales en coopération avec les Länder, les fédérations de transporteurs, de la logistique, de l’industrie et de la distribution, permettant de coordonner les informations nécessaires aux conducteurs et aux entreprises afin de gérer au mieux les flux et les capacités disponibles, tout en tenant compte d’éventuelles mises sous quarantaine d’entreprises du secteur.
Assouplissement et flexibilité
La fédération demande surtout une plus grande flexibilité de la loi sur le temps de travail, notamment l’assouplissement de l’interdiction de circuler le dimanche, qui doit permettre aux conducteurs de quitter rapidement une région à risque, ou encore l’assouplissement des horaires de chargement et déchargement dans les centres logistiques ainsi que la prise en charge des opérations de chargement et de déchargement par le personnel des centres logistiques plutôt que par les conducteurs, pour réduire le risque de contamination des chauffeurs.