La crise sanitaire actuelle influe beaucoup sur la nature des chargements transportés par VIIA. L’opérateur d’autoroutes ferroviaires du groupe SNCF a vu, en effet, la part frigorifique atteindre les 50 % de son trafic au lieu des 25 % habituels. Sur ce trafic, 90 % sont d’origine alimentaire, le restant étant des produits pharmaceutiques.
Tarifs adaptés
"L’autre évolution majeure que nous avons observée depuis mi-avril 2020", indique Thierry Le Guilloux, président de VIIA, "est l’apparition de produits de l’e-commerce. Nous n’en transportions pas jusqu’à présent. C’est un relais de croissance pour le moins inattendu, surtout à ce niveau-là. Il représente en effet entre 10 et 15 % de nos volumes. Sous réserve que nous conservions notre taux de fiabilité proche de 100 % à 6 heures, nous avons bon espoir de conserver ce nouveau trafic à l’issue de la crise".
Transportant déjà 90 % de son trafic habituel sur les autoroutes ferroviaires maintenues ouvertes, VIIA a également pris des mesures d’ordre tarifaire durant la crise. "Le changement de structure des flux au profit de l’alimentaire a, en effet, créé un grand déséquilibre entre le Nord et le Sud. Nous avons donc créé un tarif spécifique retour à vide pour soutenir les transports frigorifiques. Ce tarif devrait disparaître vers octobre-novembre 2020 à la faveur du rééquilibrage des flux", ajoute le dirigeant.
Préparer le retour à la normale
À l’instar des opérateurs de transport combiné rail-route, VIIA attend le redémarrage de pans entiers de l’économie dont l’industrie automobile pour envisager de revenir à ses niveaux d’avant-crise. Selon les dernières prévisions établies par l’opérateur, une telle situation pourrait intervenir en octobre/novembre 2020. Elle n’empêchera, pas toutefois, l’opérateur de perdre environ 10 000 unités de transport intermodales (UTI) sur l’année, une première depuis la création du groupe VIIA en 2012.
L’opérateur pourra néanmoins compter sur la relance du service Bettembourg-Perpignan-Barcelone, prévue d’ici la fin du premier semestre 2020, et sur le travail effectué pour faire repartir la liaison Calais-Orbassano (Italie) arrêtée depuis le 20 mars 2020. La reprise de cette liaison pourrait être effective sur la base de cinq liaisons hebdomadaires.
En attendant, VIIA se félicite de la mise en place d’un arrêt à Mâcon sur la ligne Calais-Le Boulou, les volumes étant supérieurs à ceux attendus initialement. Il se prépare aussi à faire face à une augmentation de trafic début 2021. Cette croissance des volumes pourrait notamment passer par la création d’un nouveau service d’autoroutes ferroviaires.