11e journée Fret ferroviaire du futur et OFP 2021 : un doublement du trafic atteignable ? 

Les intervenants ont également pointé du doigt la nécessité de voir les nouvelles immenses zones logistiques développées embranchées au rail.

Crédit photo Olivier Constant  
La onzième journée "Fret ferroviaire du futur et OFP" du 17 novembre 2021 a salué tous les efforts mis en œuvre pour contribuer au renouveau du fret ferroviaire. Mais le temps long attaché au ferroviaire risque de ne pas lui permettre d’atteindre à temps les objectifs ambitieux assignés. 

Même si la participation a légèrement baissé cette année (430 participants), la 11e édition de la journée "ferroviaire du futur et OFP a confirmé tout l’intérêt attaché au développement du fret ferroviaire. Ce rendez-vous annuel a d’ailleurs salué comme il se doit le démarrage, la veille, des activités du dixième opérateur ferroviaire de proximité (OFP). Railcoop est ainsi venu rejoindre une liste qui ne comptait, jusque lors, que neuf noms. C’est très loin des ambitions affichées au moment de leur création et encore plus loin que les 70 sociétés du même type qui existent déjà en Allemagne.  

Un horizon qui s’éloigne

À ce rythme, il semble peu probable que ces entreprises ferroviaires de dessertes courtes distances, bien qu’elles transportent 12 % des tonnages annuels, aient un impact suffisant sur le doublement de la part modale du rail d’ici à 2030. On peut tout aussi bien se poser la question pour les entreprises ferroviaires qui ont exposé certains projets de leur développement lors de la journée.

Malgré toutes les aides dont bénéficie le secteur depuis l’été 2020, le rail ne semble pas être, en effet, en mesure de connaître des pourcentages annuels de croissance disruptifs. Car il existe toujours une multitude de freins à cette croissance. Pour ne citer que ce seul exemple, le transport combiné qui, de son côté, ambitionne de tripler son trafic à la même échéance, ne disposait toujours à mi-novembre 2021 que de 70 % des sillons dont il a besoin pour couvrir son plan de transport 2022 !  

Un temps long préjudiciable

L’amélioration de la compétitivité du fret ferroviaire est toujours, par ailleurs, très longue à mettre en œuvre. Ainsi en est-il du couplage automatique digital dont les essais sont appelés à se poursuivre jusqu’en 2024/2025. 

Le déploiement du gabarit P400 est, par ailleurs, trop long à mettre en œuvre. Pourtant, le patron de DB Cargo France, Alexandre Gallo, assure que "la mise au gabarit des tunnels vosgiens nous permettrait de mettre en place quatre allers-retours par jour, ce qui se traduirait par 3 M€ de recettes supplémentaires par an pour SNCF Réseau". 

La nécessité de voir les zones logistiques

Les intervenants ont également pointé du doigt la nécessité de voir les nouvelles immenses zones logistiques développées – notamment dans le cadre de l’explosion de l’e-commerce – embranchées au rail. D’où la remarque opportune de Jacques Chauvineau, président d’Objectif OFP, dans son résumé de la journée : "la question écologique n’était pas suffisamment présente dans le discours du ministre (des transports – NDLR) prononcée lors de l’introduction de la Journée". 

Finalement, et quoi que passée un peu inaperçue, la nouvelle de la réussite du transfert aux collectivités locales de la ligne Amagne-Lucquy-Challerange peut-être perçue comme porteuse d’espoir tout comme la mobilisation des acteurs des de Hauts-de-France, du Grand Est et du Centre-Val de Loire intéressés par le fret ferroviaire. Les territoires vont donc pouvoir avoir la main sur le devenir d’infrastructures qui, sans cela, seraient vouées à disparaître faute d’entretien.  

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