Le projet français de site d’expérimentation du système Hyperloop prend forme. La société californienne Hyperloop Transportation Technologies (HyperloopTT) a annoncé le 12 avril l'arrivée du premier ensemble de tubes pour le transport de fret et de passagers sur son site de Francazal, en périphérie de Toulouse. C’est en effet dans cette ancienne base aérienne que la start-up californienne a bâti son centre de recherche et va tester ce concept de capsule se déplaçant dans un tube sous vide, à 1 200 km/h.
Ces tubes d’acier de 40 m et 65 t vont être assemblés pour constituer un premier système fermé de 320 m qui sera opérationnel cette année. Un second système grandeur nature, prévu pour 2019, sera installé sur une distance de 1 km et surélevé par des pylônes à une hauteur de 5,8 m. D’un diamètre intérieur de 4 m, le système est optimisé pour accueillir aussi bien du fret que des passagers. La capsule de passagers à taille réelle, en cours de finition en Espagne, doit être livrée au centre de Toulouse cet été pour assemblage final.
Chicago-Cleveland en 28 minutes
L’équipe d’HyperloopTT, qui compte 800 ingénieurs, créatifs et techniciens, dispose également d’un centre dédié au fret et à la logistique au Brésil. "Hyperloop n'est plus seulement un concept, c’est aujourd’hui une véritable industrie commerciale. Nous avons aujourd’hui des accords dans neuf pays où nous travaillons sur des études de faisabilité et sur la mise en place de nouvelles réglementations", a déclaré Bibop Gresta, président de l’entreprise.
HyperloopTT est l’une des start-up les plus avancées sur cette technologie imaginée par Elon Musk. Cette entreprise a été désignée mi-février pour réaliser l’étude de faisabilité d’un réseau qui relierait plusieurs États dans la région des Grands Lacs aux États-Unis, en promettant de rallier Chicago à Cleveland en 28 min pour 500 km.
Un coût de 16 à 32 millions d’euros du kilomètre
L’entreprise travaille également sur un projet de tube en Slovaquie, pour relier Bratislava à Vienne ainsi qu’à Budapest. Le coût de ce projet est estimé entre 200 et 300 millions de dollars.
L’entreprise a aussi signé des accords d’étude au Brésil, Corée et Indonésie. Des voix s’élèvent toutefois pour critiquer ces projets, dont le coût de construction théorique risque d’exploser toute viabilité économique. HyperloopTT annonce par exemple un coût de 16 à 32 millions d’euros du kilomètre, contre 24 millions pour le TGV Tours-Bordeaux. La rapidité a un coût que les chargeurs et les pouvoirs publics (en cas de subvention) risquent d’avoir du mal à supporter.