Le Calvez Logistique prépare son repositionnement

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Face à un marché régional frileux, le prestataire réfléchit à l'opportunité de s'installer près du port de Nantes et au rattachement de Le Calvez Surgelés à la filiale logistique du groupe.

Le développement de Le Calvez Logistique (LCL), la branche logistique du groupe Le Calvez, se fera dans l'Ouest ou ne se fera pas. Existant sous ce nom depuis juin 2002, la filiale est soumise au même destin régional que ses grandes soeurs du pôle transport de gaz et d'hydrocarbures (LC Transports et Transgaz Ouest), des transports avicoles (Trans Avi Ouest) et des transports sous température dirigée (Robin Châtelain Transports et LC Surgelés).

Logistique de distribution centrée sur l'Ouest

Comme leur maison mère, toutes ces entités ont leur siège social en Bretagne, entre Guipavas, près de Brest (Finistère), et Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le prestataire logistique dispose de bureaux à Noyal et loue cinq entrepôts d'une surface totale de 68 000 m2, tous situés dans le pays rennais. "80 % de notre activité sont déclinés dans la région Ouest. Notre vocation est d'assurer la distribution pour le Grand Ouest", affirme Patrick Blay, le directeur de Le Calvez Logistique. Hormis quelques entreprises qui confient leur stockage national à LCL - c'est le cas de France Sécurité -, la plupart des clients de LCL se tournent vers le prestataire pour des missions régionales. C'est le cas de gros clients, tels la marque de champagne Roederer ou Intermarché, pour lequel LCL assure le stockage, la préparation de commandes et la distribution des GMS de Bretagne, de Basse-Normandie, des régions Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Parallèlement à cet ancrage géographique fort, LCL souhaite donner davantage de place à la grande distribution dans son portefeuille clients. "Nous avons, depuis vingt ans, une compétence forte en matière de logistique de distribution et on souhaite maintenir, voire accentuer cette position avec d'autres enseignes", déclare Patrick Blay.

Marché frileux

Confronté à un marché que Jean-Jacques Le Calvez, le Pdg, juge "plus tendu, plus difficile", le prestataire "veut évoluer de façon pragmatique et prudente. Traditionnellement, l'Ouest n'est pas une région où la logistique est développée. De plus, on sent bien que depuis 2002-2003, la tendance n'est pas vraiment à l'externalisation. Bien au contraire... 90 % des dossiers sont en effet traités en interne", renchérit Patrick Blay. Malgré la morosité ambiante et l'abandon de son entrepôt situé dans le département de l'Ain, le chiffre d'affaires de la filiale a augmenté de 10 % entre 2003 et 2004. Un accroissement davantage lié à l'augmentation du volume d'activité des clients Intermarché (+ 9 %), France Sécurité (+ 4 %) et Roederer qu'à l'arrivée d'entreprises nouvelles. Outre la signature d'un contrat d'un an avec Shell Marine, le dernier dossier remporté remonte à la fin de l'année 2003, période à laquelle Jacadi (vêtements) a choisi d'externaliser sa logistique chez le prestataire breton. Dans ce contexte, les dirigeants ont mis le cap sur la fidélisation des clients. "On consolide ce que l'on a en ayant une relation plus proche avec nos clients, en étant davantage à l'écoute, en resserrant notre qualité de service", souligne Patrick Blay. Ainsi, cette année, des investissements à hauteur de 400 000 € ont été réalisés dans la mise aux normes du parc immobilier, en matière de prévention et de détection des incendies notamment.

Projet portuaire

Parallèlement à ce travail d'amélioration du service clients, LCL est en phase d'observation d'un "marché qui se cherche". "On est à l'écoute de tous les appels d'offres potentiels et on réfléchit sur d'autres opportunités à saisir dans les ports", confie Patrick Blay. "On regarde vers Nantes, l'autre grande métropole de l'Ouest, avec Rennes. On aimerait avoir une dualité de présence et jouer sur la complémentarité entre zone portuaire, logistique d'entreposage et outils de la route", précise Jean-Jacques Le Calvez. A l'embouchure de la Loire, sur la commune de Montoir-de-Bretagne, située à une cinquantaine de kilomètres de Nantes (Loire-Atlantique), des terrains sont disponibles. "Trouver des moyens de production et de la main-d'oeuvre n'est pas un problème. En revanche, le client, lui, se fait rare !", avoue Patrick Blay. Si le vent tourne de nouveau en sa faveur, le souhait du prestataire serait d'assurer le réceptionnage des marchandises d'importation (denrées alimentaires, textile, produits destinés à la grande distribution, etc.), le dépotage, le stockage et la préparation des commandes. Cela permettrait ainsi aux clients de faire des économies sur les frais de transport entre le port et la plate-forme.

Bientôt le surgelé

En cette période de crise, aucune piste n'est négligée et toutes les compétences du groupe sont mises à profit. La recherche de nouveaux contrats n'est donc pas réservée au seul domaine du "sec". La création, au 1er octobre dernier, de Le Calvez Surgelés - issue du rachat par Le Calvez des marques TFA, Sofidis et Sofral - est la première étape d'une réorganisation plus profonde qui devrait avoir lieu l'année prochaine. "Pour l'instant, Le Calvez Surgelés n'est pas encore rattaché à LCL, mais j'envisage de le faire l'année prochaine. L'offre globale entreposage/transport et notre savoir-faire informatique sont déclinables dans le domaine du surgelé", déclare Jean-Jacques Le Calvez. A en croire le Pdg, "l'Ouest produit 60 % des surgelés fabriqués dans l'Hexagone, ce qui représente pour LCL d'autres opportunités d'évolution." Et peut-être l'occasion d'élargir la part de la logistique dans le groupe Le Calvez, laquelle parvient à peine à frôler les 10 % d'un CA de 82,5 millions d'euros.

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