Le compte-rendu du Conseil des ministres, qui s’est déroulé le mercredi 23 mars 2016, ne laisse aucun doute : la logistique fait désormais partie des enjeux stratégiques de la France. On peut en effet y lire : "depuis l’adoption de la loi du 28 mai 2013 portant diverses dispositions en matière de transport, le gouvernement travaille à l’amélioration de la performance de la chaîne logistique au service du développement économique et de la transition énergétique".
Dans le cadre des travaux de la Conférence nationale sur la logistique du 8 juillet 2015, qui avait été préparée lors de la conférence environnementale de 2014, l’ensemble des parties prenantes ont identifié les enjeux et les mesures concrètes à mettre en œuvre autour d’une stratégie nationale
"France logistique 2025". Le conseil stratégique de l’attractivité présidé par le Président de la République, le 22 mars, y a fait largement référence.
Quatre points majeurs
Quatre points précis ont ensuite été évoqués par la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et le secrétaire d’État chargé des Transports, de la mer et de la pêche : le climat et la transition énergétique, le numérique, France Logistique 2025 et le développement économique.
Le premier a ainsi permis de rappeler le Plan d’action mondial pour un fret respectueux de l’environnement, soutenu par 50 gouvernements avec la société civile et les entreprises, annoncé lors du sommet de l’Organisation des nations unies sur le climat en septembre 2014.
Soutien du gouvernement
Pour répondre aux défis qui en découlent, le gouvernement se place aux côtés des entreprises avec "un programme d’investissement d’avenir, qui a permis de lancer un premier appel à projet en 2015 en faveur de l'innovation dans la logistique et l'intermodalité ;
- une seconde consultation sera lancée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) avant la fin du mois de mars, en lien avec la fédération nationale des transporteurs routiers, pour la mise en place de stations et de flottes de poids lourds fonctionnant au gaz naturel véhicules (GNV) ;
- un dispositif de soutien visant à aider les transporteurs à réduire leur impact environnemental est mis en place, financé par les certificats d’économie d’énergie ;
- le transport combiné, qui limite les kilomètres parcourus par la route au bénéfice du fer, est soutenu depuis l’an dernier par le fonds de financement de la transition énergétique ;
- la loi de transition énergétique pour la croissance verte a introduit la stratégie de développement de la mobilité propre, annexée à la programmation pluriannuelle de l’énergie : elle prévoit le déploiement d’infrastructures de carburants alternatifs sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les ports (points de charge électriques, bornes GNV, hydrogène, biocarburants)".
Logistique et nouvelles technologies
Dans un deuxième temps, les ministres ont tenu à souligner que la logistique doit profiter des avancées introduites par les nouvelles technologies.
"Dans un contexte de forte concurrence entre les entreprises et avec les pays voisins, et face aux mutations engendrées par la révolution numérique dans la gestion des flux, la France dispose d’atouts importants : des entreprises innovantes, des infrastructures de qualité, une façade maritime conséquente, un savoir-faire et des compétences solides."
France Logistique 2025
En se fixant l’ambition de faire de la logistique française une référence dans le concert mondial des échanges et du commerce, le Gouvernement a retenu quatre objectifs : faire de la France l’un des cinq leaders mondiaux de la logistique, favoriser la transition énergétique et les nouveaux modèles économiques pour promouvoir une chaîne logistique durable et exemplaire, valoriser les atouts humains, physiques et immatériels de la France, et préparer l’avenir de la logistique dans le cadre de la transition numérique.
Pour y répondre, le Gouvernement lance la stratégie "France Logistique 2025", avec notamment pour ambition le renforcement de la communication auprès des investisseurs étrangers et des entreprises françaises exportatrices, la fluidification des portes d’entrée portuaires et aéroportuaires du territoire, le renforcement des réseaux d’infrastructures européens.
"La stratégie a également pour objectifs de favoriser les bonnes pratiques avec la mise en place d’un référentiel « Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) » commun et partagé, d’améliorer la lisibilité des formations pour les adapter aux besoins des entreprises, enfin de proposer un programme de simplification dans le cadre du programme gouvernemental de simplification."
La logistique, "un facteur déterminant de la compétitivité"
Les ministres portant cette communication au sein du Conseil, ont également rappelé que "la logistique est un facteur déterminant de la compétitivité de l’économie française, qui représente 10 % du produit intérieur brut national, 200 milliards de chiffres d’affaires annuel et un secteur qui compte 1,8 million d’emplois (en comptant les emplois supports). Sa performance est vitale pour le fonctionnement de la société française et de l’économie nationale à l’échelle des territoires et au-delà de ses frontières".
Dans cette optique et pour soutenir le développement économique de cette activité, "une instance de concertation dédiée, comprenant des représentants du Parlement, de l’État, des exécutifs territoriaux et des acteurs socio-économiques, s’appuyant sur un observatoire de la logistique et sur un nouveau comité de filière, constituera le cadre de dialogue de « France Logistique 2025 ». La mobilisation de l’ensemble des acteurs du secteur, chacun à son échelle, permettra de relever ensemble le défi d’une organisation de la logistique à la fois plus vertueuse et plus compétitive".