"La stratégie de décarbonation est trop rarement définie, les fondamentaux sont encore incomplets et, surtout, les budgets comme les moyens manquent." Voilà comment les cabinets de conseil Bp2r et Carbone 4 résument les résultats de leur sondage réalisé auprès de 137 donneurs d’ordre et portant sur la décarbonation dans le transport routier de marchandises (TRM), et intitulé "(Ré)concilier transport de marchandises et décarbonation". Si 69,2 % des entreprises se sont dotées d’objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), elles ne seraient que 41 % à affirmer qu’un plan d’action spécifique a été mis en œuvre au niveau du seul TRM.
Une collaboration inexistante ou très ponctuelle
"Le transport de marchandises est un domaine complexe, difficile à optimiser, et dont la manipulation peut entraîner de nombreux effets indésirables du fait de son interdépendance avec les autres fonctions de l’entreprise", expliquent Bp2r et Carbone 4. Les organisations en place rendent en outre difficile l’adoption de stratégies de décarbonation.
D’après le sondage, la collaboration entre les équipes en charge de la décarbonation et les départements transport/logistique/supply chain dans les entreprises est soit inexistante, soit très ponctuelle (49 %). Les sondés ne sont que 23 % à déclarer que leur entreprise a intégré une fonction dédiée à la décarbonation à leur service supply chain et 28 % à estimer qu’il y a une étroite collaboration entre les équipes chargées de la décarbonation et celles en charge du fret. Rien d’étonnant donc si 75 % des entreprises ne disposent pas de budget dédié à la réduction de leur empreinte carbone dans le TRM et que seulement 53 % des organisations déclarent avoir connaissance de leur niveau de rejet de GES.
Les leviers d'actions
Côté leviers d’actions envisagés par les chargeurs en matière de réduction de GES, l’incitation des transporteurs à réduire leur consommation de carburant et à renouveler leurs parcs de véhicules arrivent largement en tête. Ces leviers devancent le recours au transport multimodal, l’optimisation des emballages, la réduction des fréquences de livraison ou encore l’optimisation des préparations d’expéditions en entrepôts.
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