La Bretagne lance un plan d'actions logistiques avec chargeurs et transporteurs

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Le port de commerce de Saint-Malo.

Crédit photo © Conseil régional / Julien Girardot
La région Bretagne mobilise ses acteurs économiques pour bâtir un "plan d'actions logistiques" opérationnel dès la mi-2013 avec tous les modes de transport et toutes les filières. Objectif : gommer le handicap de son éloignement des marchés européens.

À quelques mois de l'entrée en vigueur de l'écotaxe poids lourds qu'elle avait vivement combattue, la région Bretagne cherche à contrecarrer le handicap de son éloignement des marchés européens. C'est l'objectif du chantier qu'elle engage en ce début 2013 avec tous les acteurs économiques pour construire "un plan d’actions logistiques, global et partagé" qui améliore la compétivité du transport de marchandises.

Un an après les Rencontres de la logistique à Brest, Gérard Lahellec, vice-président du conseil régional à la mobilité et aux transports, a donc réuni, le 31 janvier 2013 à Rennes, plus de 150 acteurs, chargeurs et transporteurs pour 80% d’entre eux, mais aussi représentants de la grande distribution, des ports et entreprises ferroviaires, centres de formation, fédérations professionnelles et syndicats…

L'état des lieux : le fret breton reste à l'écart

L'occasion de soulever les questions stratégiques liées au système logistique régional. "Force est de constater, par exemple, que le fret breton reste à l’écart des grands projets nationaux, essentiellement tournés vers les grands corridors nord/sud en France et en Europe", indique le communiqué publié à l'issue de la rencontre.

La région a donc fait savoir qu'elle allait poursuire ses investissements sur le port de Brest mais aussi sur Lorient et Saint-Malo, ainsi que le projet du port numérique de Bretagne, le développement des infrastructures routières (RN164 et Triskell) et ferroviaires (connexion Ouest CTC de Rennes), les aides au ferroutage (acquisition de caisses mobiles), le volet logistique du contrat de filière IAA, ou les nouveaux chantiers de transport combiné à l’étude (Vitré, Montauban, Guingamp) ou en cours d’ouverture (Morlaix).


Chargeurs et transporteurs conviés à des ateliers de travail

Mais la région souhaite aussi mobiliser chargeurs et transporteurs notamment pour soutenir la mutualisation entre entreprises, valoriser davantage la façade maritime de la Bretagne, développer la qualité de service (sillons ferroviaires, ports)… La gageure, pour les entreprises, étant de gommer les effets de l’éloignement des marchés tout en maîtrisant les coûts et en développant une logistique durable. Le fait est qu'en Bretagne, les acteurs économiques perdent 1 à 1,5 % de marge par rapport aux entreprises basées ailleurs en France. Un chargeur breton doit parcourir 300 à 350 km de plus qu’un industriel français pour se connecter aux grands bassins de consommation.

Pour mener à bien ce projet collaboratif, la région a donc invité l'ensemble des acteurs à participer à un ou plusieurs des 6 ateliers thématiques qu'elle organise en deux sessions, les 6, 7 et 8 février 2013 puis les 20, 21 et 22 mars à Rennes, Lorient et Brest.

L'objectif est d’aboutir à un plan d’actions concret et opérationnel dès la mi-2013, intégrant tous les modes (route, fer, mer) et toutes les filières (IAA, bois, matériaux de construction…) dans une logique de supply chain (transport, formation, système d’information…).

L'écotaxe et les spécificités bretonnes

Bien que la Bretagne ait déjà obtenu un taux réduit pour l'écotaxe, Pierrick Massiot, président du conseil régional, a rappelé le 10 janvier 2013 que cette taxation devait tenir compte des particularités bretonnes : sa périphéricité mais aussi "un secteur agricole et agro-alimentaire qui pèse deux fois plus dans son économie que dans la moyenne des autres régions". Il a notamment demandé :
– que les actions en faveur de la mutualisation logistique ne soient "pas contrariées par des dispositions techniques qui inciteraient à la délocalisation d’entreprises bretonnes".
– que les productions agricoles appelées à être transportées au-delà du périmètre régional, déjà pénalisées en raison de la distance séparant l'est et l'extrême ouest de la péninsule, ne voient pas leurs prix majorés d'un surcoût de transport.
– que le dispositif soit assorti de "mesures d'encouragement aux transporteurs qui font le choix du transfert modal".

"Il serait de même utile de rendre, demain, éligibles les ports régionaux aux financements d'État issus des produits de la taxe", indique la région.

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