Toulouse Métropole a finalement choisi de confier le développement et l'exploitation des 18 hectares du MIN de Toulouse et des 10 hectares de la zone logistique attenante au trio Semmaris - La Poste - Caisse d'Épargne. Le suspense était faible : c'était le seul dossier en lice !
Constituer un pôle économique
La consultation ouverte à l'été 2016 regroupait ces deux volets dans le cadre d'une Délégation de Service Public visant à constituer un pôle économique au sein de l'agglomération toulousaine, forte d'1,2 million de personnes, plus en lien avec l'évolution des modes de consommation, le déploiement de circuits courts et l'essor du e-commerce. Avec un fort accent sur les enjeux environnementaux et sociétaux.
Jusque-là, le MIN était géré par une société d'économie mixte, les plus de 400 concessionnaires et producteurs présents sur place ayant généré 333 M€ de chiffre d'affaires l'an dernier. Mais son exploitation peinait à couvrir les 40 M€ d'investissements consentis depuis 10 ans pour sa modernisation.
46 M€ d'investissements annoncés
Quant à la zone logistique de Fondeyre, elle relevait d'une SARL contrôlée par la même SEM mais ne tirait pas tout le potentiel lié à sa localisation à 4 km du centre-ville et à proximité des axes autoroutiers, même si elle assurait environ 12 000 livraisons quotidiennes.
Pas moins de 46 M€ d'investissements sont annoncés par le trio regroupé sous la bannière LUMIN'Toulouse (LU pour Logistique Urbaine). Gestionnaire et développeur du Marché International de Rungis, la Semmaris est majoritaire dans le projet (51 %) et sera à la manœuvre sur l'aménagement et l'exploitation du MIN toulousain, qui absorbera un tiers de la somme.
2 plates-formes jumelles totalisant 18 700 m²
Mais 30 M€ seront consacrés à la zone logistique de Fondeyre, qui sera gérée par la filiale Poste Immo du Groupe La Poste (présente à 44 % dans le groupement). À charge pour elle de revoir l'aménagement du site, qui passera par la destruction de bâtiments existants pour édifier, à partir de 2019, deux nouvelles plates-formes jumelles totalisant 18 700 m², sans cessation d'activité.
Accessible à tous les formats de véhicules, du poids lourd au véhicule de livraison électrique, cet ensemble de type messagerie comportera un espace mécanisé dédié à la livraison de colis express et une zone de concentration/distribution de produits frais et froids à destination de Toulouse intra-muros, ainsi qu'un centre de mutualisation urbain au service des opérateurs locaux du dernier kilomètre. Sans compter l'extension des diverses zones de parking ou la modernisation de la station-service.
Accéder au 2e rang national
Les 5 derniers pour cent du projet relèvent de la Caisse d'Épargne de Midi-Pyrénées, chargée d'un montage financier qui implique 24 M€ d'endettement pour assurer les investissements annoncés. Mais le modèle économique table sur plus de 300 M€ de chiffre d'affaires au fil de la vingtaine d'années du contrat.
L'enjeu est d'établir durablement le MIN de Toulouse au 2e rang national derrière le marché de Rungis, rang qu'il occupe déjà en nombre d'opérateurs présents sur place, mais pas en termes de CA ou de volume d'échanges de produits alimentaires.