Urgent, cherche chauffeurs, même au-delà de l’Union européenne

En Europe de l’Ouest, les transporteurs font pression pour recruter "de nouvelles têtes". 

Crédit photo Girteka
Face à la pénurie de chauffeurs, certains gros transporteurs de l’ancien bloc de l’Est montent des filières de recrutement en Inde ou aux Philippines, comme Baton Transport ou Girteka, alors que l’Allemagne cherche à assouplir son processus de formation.

La pénurie de chauffeurs routiers amène les transporteurs à recruter bien au-delà des frontières de l’Europe. La filiale hongroise du transporteur danois Baton Transport a ainsi commencé à recruter des femmes en Inde, pour leur apprendre à conduire un poids lourd et à travailler en Europe. Selon Times of India, l’entreprise cherche à constituer une première session avec 25 candidates qui, à l’issue d’une formation de six mois en Inde, devraient passer leur permis de conducteur routier. Elles seront ensuite affectées, probablement après une période d’adaptation, à des lignes en Hongrie, voire au-delà.

Ces conductrices seront payées 1 800 € par mois, le même salaire qu’un conducteur routier hongrois, et bénéficieront de hubs sécurisés pour dormir la nuit. Si ce premier pilote s’avère efficace, Baton Transport envisage de recruter 800 femmes sur 5 ans. Ce transporteur a déjà recruté des chauffeurs indiens, tous masculins, et a souhaité promouvoir l’égalité et l’autonomie des femmes indiennes en leur proposant de passer leur permis poids lourd (ce métier n’est pas féminisé en Inde).

Une restriction de demandes de visa de travail

Plus au nord, le géant du transport lituanien Girteka a indiqué sur son site web qu’il redoublerait d’effort pour recruter plus de conducteurs en provenance d’Inde ou des Philippines. "La Pologne et la Lituanie sont les deux pays de l'UE employant le plus grand nombre de conducteurs non européens", soutient Girteka, qui indique s’orienter vers ces chauffeurs asiatiques en raison de la restriction de demandes de visa de travail pour les chauffeurs en provenance des pays de la CEI (Communauté des États indépendants).

Le transporteur indique procéder à une sélection rigoureuse basée sur la conduite, avec un renforcement de leur formation avant qu’ils ne rejoignent l’Europe. Les candidats sont ensuite amenés à travailler en équipage simple ou double, selon leur expérience de travail précédente. Girteka s’est doté d’une installation de 22 000 m² en Pologne à Poznan, qui sert de lieu de formation et de base arrière pour ces chauffeurs étrangers.

Accélérer le recrutement des conducteurs non germanophones

En Europe de l’Ouest, les transporteurs font également pression pour recruter de nouvelles têtes. En Allemagne, plusieurs fédérations de transporteurs (transport et logistique mais de voyageurs ou de la gestion de déchets) ont appelé fin février à des changements pour accélérer le recrutement des conducteurs de poids lourds non germanophones. Elles ont proposé un modèle de formation des conducteurs "2 en 1", qui serait moins bureaucratique et coûteux, tout en gardant le niveau d’exigence existant. Il s’agirait ainsi d’offrir la possibilité d'acquérir un permis de conduire dans plus de langues étrangères, de casser le monopole du passage d’examen pour désengorger les sessions de test ou encore numériser une partie de la formation (e-learning) et la partie administrative.

D’autres initiatives fleurissent. A l’échelle locale, la communauté de Madrid propose par exemple un bon d'une valeur de 600 € aux habitants de la région et en particulier aux chômeurs, pour les aider à obtenir un poids lourd et/ou un permis de conduire lourd. Ce nouveau soutien pourrait bénéficier à plus de 2 800 personnes.

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