Les faits. Un éboulement intervenu dimanche 27 août vers La Praz, en Maurienne, a donné lieu un blocage de la circulation routière sur l’A43 et ferroviaire également. Les poids lourds n’ayant plus accès au tunnel du Fréjus, fermé, ils se voient contraints d’emprunter le Tunnel du Mont-Blanc. Problème, celui-ci ferme également, pas plus tard que le 4 septembre pour travaux (de la voûte), et ce pour 3 mois. Les élus se sont réunis pour préconiser le report modal vers le rail des marchandises.
Qui se mobilise. Ce sont les quatre maires de la Communauté de communes de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc, au travers d’un communiqué.
De quel fret s’agit-il ? Des marchandises devant transiter entre la France et l’Italie. Les élus préconisent ainsi d’accélérer le report modal des marchandises de la route au rail ainsi que le projet Lyon-Turin.
Pour éviter des engorgements. D’une part, dans un premier temps, sur le Tunnel du Mont-Blanc, déjà saturé depuis le début de l’été. D'autre part lors du passage de la frontière, qui peut prendre jusqu’à 3 heures. En effet, ce sont 3 000 semi-remorques qui ont été dénombrés lundi, au lieu de 1 500 habituellement.
Un enjeu humain et environnemental. Les élus citent les désagréments occasionnés pour les acteurs locaux, les populations vivant à proximité et sur les trajets concernés, ainsi que pour la qualité de l’air. Sans compter les risques naturels pour les Alpes, à long terme. Tout ceci relance le débat sur le Lyon-Turin, très animé juste avant l'été. Grâce à un scénario optimisé, selon les élus, c'est le seul projet qui pourrait permettre de reporter, à terme, plus d’un million de camions vers le rail, passant ainsi de 8 % à 40 % de marchandises par rail entre la France et l’Italie. Sans compter que le tunnel du Mont-Cenis est quant à lui limité à 3 Mt de marchandises par an "en raison de son obsolescence".
De la fragilité des réseaux de transport transalpins. Cette situation met à nouveau l’accent sur la fragilité des réseaux de transport routier transalpins. Les élus pointent que l’Italie est pourtant le 2e partenaire économique de la France. Les travaux du Mont-Blanc, qui doivent être poursuivis dans les années à venir, risquent d’impacter encore la vallée de Chamonix, mais aussi celle d'Aoste, de Suse et la Maurienne.