Rolls-Royce annonce avoir conclu un partenariat avec Intel pour construire le premier navire complètement autonome, qui devrait prendre la mer en 2025. Le motoriste britannique, n° 2 mondial des moteurs d’avion, s’est engagé dans la construction de navires autonomes, un moyen de développer sa branche maritime, jugée bien trop faible (1,5 % du CA). Mais avant de favoriser l’essor de cargos sans équipage, Rolls-Royce et le fabricant de microprocesseurs Intel ont commencé par tester depuis quelques mois un système d’assistance au pilotage intelligent, destiné à faciliter la navigation humaine avec recours à l’intelligence artificielle. Grâce à l’accumulation de mesures, le système de détection peut identifier quels types de navires sont à proximité et permettre une navigation fluide même par mauvais temps, en se substituant à la vision. Cette solution va désormais pourvoir être commercialisée auprès de compagnies maritimes et d’opérateurs portuaires. Elle préfigure la première étape vers l’automatisation des navires.
Des données complexes
Pour fonctionner, le système fait interagir des données en provenance de lidars, radars, caméras thermiques et HD, ainsi que des données satellitaires et des prévisions météorologiques. "Les données récupérées par les capteurs sont bien plus importantes que celles en provenance de n’importe quel autre type de véhicule autonome", indique Kevin Daffey, directeur de l'ingénierie et de la technologie des navires intelligents de Rolls-Royce.
Les capteurs doivent détecter les obstacles bien plus tôt qu’une voiture par exemple, du fait de l’inertie du bateau et de la lenteur de réaction. De même, les caméras doivent pouvoir voir au-dessus et au-dessous du niveau de la mer, ce qui oblige à utiliser des définitions et des technologies complexes. Le tout dans un univers où les conditions météo sont souvent difficiles.
Réduire les erreurs humaines
De fait, une journée de navigation génère jusqu’à 1 TB de données par jour et le rapprochement avec Intel permet de stocker toutes les data sur des disques SSD 3D NAND du partenaire informatique. Ces différentes informations seront traitées à bord grâce aux processeurs Intel Xeon Scalable et permettront de nourrir un algorithme qui permet de détecter les obstacles et d’avertir automatiquement l’équipage en cas d’alerte. "Cette collaboration va permettre aux opérateurs maritimes de développer l'automatisation de la navigation et des opérations, ce qui réduit les possibilités d'erreur humaine et permet aux équipages de se concentrer sur des tâches plus précieuses", déclare Kevin Daffey.