Le projet de loi "d'urgence" sur le pouvoir d'achat qui a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 22 juillet, fait explicitement référence, dans son volet "renforcer la souveraineté énergétique", au projet de terminal flottant d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) du port du Havre. Dans le contexte de conflit en Ukraine, les députés ont estimé que l’installation de ce terminal devrait permettre de diversifier les sources d’approvisionnement de la France face à la menace russe de fermer le robinet d'hydrocarbures.
Dans le texte voté, des dérogations au Code de l’environnement sont introduites notamment "une exonération d'évaluation environnementale" du projet ou la possibilité de "réaliser une partie des travaux de façon anticipée, sans attendre l'autorisation de l'ensemble du projet". Le texte doit encore être approuvé par le Sénat.
Opérationnel en 2023
Devant la levée de bouclier de la plupart des associations écologistes au lendemain de ce vote, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu l’idée que l’objectif de la neutralité carbone d’ici à 2050 sera maintenu et que cette mesure s’inscrivait dans un contexte particulier. "Nous sommes dans une course contre la montre pour sécuriser nos approvisionnements en énergie pour l'hiver prochain", a-t-elle précisé.
Mis en place en septembre 2023 par TotalEnergies, ce terminal doit permettre de faire passer le gaz importé par voie maritime de l’état liquide à l’état gazeux pour l’injecter ensuite dans le réseau de distribution français. Aujourd’hui, il existe en France quatre terminaux méthaniers pour l’import de GNL : deux à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, un à Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, et un autre à Dunkerque, dans le Nord.