La croissance du trafic du Grand Port Maritime de Dunkerque est assurément linéaire ces dernières années. Tout comme en 2017 et 2018, les tonnages traités ont été en croissance de 3 % en 2019. Le trafic annuel a atteint 53 millions de tonnes (Mt), un chiffre à mettre en parallèle avec les 43,5 Mt enregistrées en 2013.
Le gaz naturel liquéfié en pointe
Le troisième port français a donc poursuivi sur une bonne dynamique l’année passée. Par types de trafic, ce sont les vracs liquides qui ont fait l’actualité en 2019. Ils ont, en effet, progressé de 71 % à 9,4 Mt. Cette hausse exponentielle est à mettre au crédit de la forte activité GNL. Le récent terminal méthanier a accueilli en année pleine 72 escales de navires pour un trafic total de 5,1 Mt (+ 320 %). Au global, les trafics de gaz (GNL + gaz industriels) ont progressé de 232 % à 5,6 Mt. En revanche, les produits pétroliers se sont inscrits en baisse limitée de 2 % à 3,3 Mt tandis que les autres vracs liquides ont affiché une progression de 4 % à 0,5 Mt.
Les marchandises diverses sont, pour leur part, restées quasi-stables à 20,1 Mt. Le repli du trafic Transmanche (15 Mt) sur fond d’incertitudes liées au Brexit est, toutefois, compensé par une nouvelle hausse des conteneurs (+ 7 % à 450 000 EVP). Depuis 2013, ce secteur a donc progressé de 54 %. Enfin, les marchandises conventionnelles continuent de bien se porter à 1,2 Mt et une hausse de 9 %.
Une même situation ne prévaut pas, toutefois, pour les vracs solides. Ceux-ci reculent sévèrement de 9 % à 23,5 Mt. Le ralentissement économique mondial affecte l’industrie sidérurgique européenne. Sans surprise donc, les trafics de minerai et de charbon baissent donc respectivement de 10 et 19 % à 13,5 et 5,3 Mt. Troisième port céréalier de France, Dunkerque enregistre, toutefois, une croissance dans ce secteur de 43 % à 2 Mt. Le trafic des petits vracs solides est, quant à lui, en retrait de 9 % à 2,9 Mt.
Poursuite des investissements
Après avoir atteint un point haut à près de 65 millions d’euros en 2018, les investissements réalisés par le port se sont inscrits en retrait de 35 % l’année passée. Marquée par la mise en service de l’extension du quai de Flandre au Port Ouest, l’année 2019 a vu également la finalisation des travaux de séparation du réseau ferré portuaire et du Réseau Ferré National (RFN). D’un coût supérieur à 18 millions d’euros, cette opération a permis de faire coïncider les zones d’action des postes d’aiguillage aux points frontières des deux réseaux. De fait, les installations ferroviaires portuaires – qui font de Dunkerque le premier port français pour ses acheminements par le rail – peuvent être gérées et modifiées sans avoir recours à la SNCF.
Les investissements continueront de baisser mais plus légèrement cette année (à 37,7 millions d’euros). Sont notamment prévus l’achèvement et la livraison des grandes plateformes logistiques et industrielles ainsi que le démarrage des premières opérations du Projet Stratégique 2019-2023. Parmi celles-ci figurent le lancement des travaux du nouveau bâtiment destiné à accueillir la Police aux Frontières (PAF) et la United Kingdom Border Force (UKBF) ainsi que la création d’un nouveau poste source électrique au port Ouest. Enfin, les études relatives au projet CAP 2020 devant se traduire par un renforcement de la position du port dans la chaîne d’approvisionnement du nord de la France se poursuivront en phase d’avant-projet.