Haropa fait de la résilience grâce au trafic fluvial

L’ensemble portuaire Haropa a vu son activité reculer de "seulement" 6 % en 2020 (108 millions de tonnes de marchandises traitées).

Crédit photo Haropa
L’ensemble portuaire Haropa a enregistré l’an dernier un repli d’activité de "seulement" 6 % : les ports du Havre, de Rouen et de Paris semblent avoir su faire face à la tempête générée par la crise liée au Covid en 2020.

"La crise à laquelle nous avons assisté a été d’une ampleur jamais atteinte, mais nous avons su faire face." C’est ainsi que l’activité 2020 des ports du Havre, de Rouen et de Paris vient d’être résumée par Stéphane Raison, le directeur général préfigurateur d’Haropa, établissement public dans lequel vont fusionner, en juin, les trois ports de l’axe Seine. En dépit de la crise sanitaire, l’ensemble portuaire Haropa a enregistré l’an dernier un repli d’activité de "seulement" 6 % (108 M de tonnes de marchandises traitées).

Des évolutions contrastées

Les évolutions ont toutefois été très contrastées selon les types de trafic : l’activité du trafic maritime a chuté de 16,7 % (75 Mt) quand celle du trafic fluvial ne s’est contractée que de 3,8 % (33 Mt). "Le trafic maritime a été fortement impacté par l’effet cumulé de la crise sanitaire mondiale et l’arrêt de la raffinerie Total de Gonfreville L’Orcher", explique Haropa. Le vrac liquide a ainsi comptabilisé un repli de 21 % (36,3 Mt) alors que le vrac solide, porté par l’exportation de céréales et l’importation de granulats, a progressé de 5 % (14,5 Mt). Le flux de conteneurs, touché par la baisse des échanges avec la Chine dès le début 2020, a de son côté reculé de 14 %, avec 2,4 millions de conteneurs EVP (- 18 % en tonnage, avec 22,7 Mt).

162 M€ l’an dernier investis l'an dernier

Conséquence logique, le trafic conteneurs au niveau du trafic fluvial a lui aussi chuté (- 16,6 %, avec 383 000  EVP), les grands chantiers parisiens de travaux publics liés au Grand Paris Express et aux JO 2024 expliquant la résistance de l’activité fluviale d’Haropa. "En plus d’avoir été résilients, nous avons continué d’investir", relève Stéphane Raison.

Les trois ports ont dépensé 162 M€ l’an dernier dans leurs infrastructures, armements, logisticiens et chargeurs s’étant engagés de leur côté sur une enveloppe de 300 M€ (construction du siège social de Sénalia au sein de l’Eco-quartier Flaubert de Rouen, construction de l’usine d’éoliennes de Siemens Gamesa au Havre…). Des investissements qui vont se poursuivre.

71 M€ pour certains projets

Lors du dernier Comité interministériel de la mer (CIMer), le Premier ministre a rappelé que le plan de relance intégrait une enveloppe de 175 M€ dédiée au verdissement des ports. Haropa s’est vu attribuer dans ce cadre une somme de 71 M€, celle-ci devant être consacrée à divers projets dédiés à la  transition énergétique, au développement de la multimodalité ou encore à la réindustrialisation de friches industrielles. Le port de Paris prévoit ainsi de créer une plateforme logistique d’évacuation de déchets au port de Gennevilliers (92) et d’aménager un terminal ferroviaire au port de Bruyères-sur-Oise (95).

Le port de Rouen travaille de son côté sur une plateforme trimodale de distribution urbaine et celui du Havre sur une aide au lancement de nouveaux services de fret ferroviaire. "Nous envisageons aussi de soutenir le développement du transport combiné via une contribution financière à l’aide à la pince, révèle Stéphane Raison. Nous pourrions ainsi développer l’hinterland et prendre des parts de marché aux autres ports européens."

> Lire l'intégralité de l'article sur www.supplychainmagazine.fr

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